Dans un entretien à télévision publique, le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, a réitéré, mercredi 10 janvier, son souhait d’ouvrir prochainement le mariage et l’adoption aux couples homosexuels, mais sans recours à la procréation médicalement assistée (PMA) et gestation pour autrui (GPA), réservées aux couples hétérosexuels.
Il l’avait annoncé sur Bloomberg, après sa réélection en juin dernier, suscitant une vive opposition jusqu’au sein même de son parti conservateur, Nouvelle Démocratie (centre-droit), et notamment d’un de ses prédécesseurs, Antonis Samaras, qui estime que l’union civile, autorisée depuis 2015, était largement suffisante. Elle ne prévoit aucune disposition relative à l’adoption d’enfants, hormis les droits du parent biologique, également prônait par l’Eglise orthodoxe qui, non séparée de l’État, promet autrement de monter au créneau.
Mais Kyriakos Mitsotakis assure « ne pas vouloir diviser la société » et rappelle que les couples de même sexe ont aussi des enfants, « mais qui ne bénéficient pas des mêmes droits que ceux de couples hétérosexuels ».
« Ce que nous allons légiférer, c’est l’égalité du mariage, c’est-à-dire l’élimination de toute discrimination fondée sur l’orientation sexuelle en ce qui concerne la conclusion d’un mariage », a-t-il insisté, « l’aboutissement de l’amour entre deux personnes », « un contrat légal avec des droits et des obligations ».
Une commission créée en 2021 planche sur un projet de loi qui devrait être voté au Parlement dans les prochains mois, sans doute avant les élections européennes.
Selon un récent sondage du Pew Research Center, 48% des Grecs interrogés se prononcent pour le mariage égalitaire, contre 49%. Un soutien qui monte jusqu’à 67 % pour les moins de 35 ans. Mais, une autre enquête de l’Institut Eteron, pour la recherche et le changement social en Grèce, révèle que 58,6% des consultés seraient en revanche opposés à une législation favorisant la « parentalité homosexuelle », alors que plus de 56 % ont exprimé une opinion positive pour le mariage de personnes de même sexe. 52 %, selon une autre étude de Pulse pour la chaîne Skaï.