Ancien flic d’Annecy, poussé à la démission parce qu’homosexuel en 1977, « mon chef a coupé ma carte de flic sous mes yeux ! », écrit-il dans son livre, « Le droit à l’indifférence – Coming out chez les flics » (sorti en 2015 aux Editions Michalon), Michel Lapierre était cette semaine à la médiathèque de Cognin, en Savoie, « pour sensibiliser les gens à la lutte contre l’homophobie ».
Membre de l’association Flag, association de soutien et de défense des agents LGBT des ministères de l’intérieur et de la justice, il convient que les gays sont moins stigmatisés par leurs chefs aujourd’hui, mais dans les vestiaires notamment, on retrouve et entend toujours des choses du genre « petites tarlouzes », des collègues qui en balancent, « des petits gestes qui deviennent vite un enfer », explique-t-il dans un entretien sur france-bleu.
Militant, il jette souvent un froid dans les salles de conférences quand il évoque cette phrase entendue, il y a 40 ans, dans le bureau de son supérieur : « J’ai appris que t’étais pédé. Tu aurais pu tromper ta femme, je m’en foutrais mais là tu vas poser ta démission. »
Mais la pression et le harcèlement de ses deux chefs successifs, l’ont contraint à démissionner. En 2016, 37 ans après son éviction pour « homosexualité », l’ancien ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, l’a réintégré, avec la remise d’une carte de retraité de la police. Symbolique, mais « ça compte beaucoup pour moi. »
Rappelons que Flag, organise à Paris, du 27 au 29 juin prochain, la conférence de l’« European LGBT Police Association » (« EGPA 2018 »), convention européenne des policiers LGBT+.