Selon l’ONG Human Rights Campaign, M. Jammeh a déclaré en mai dans un discours prononcé en public qu’il couperait la gorge des hommes qui veulent en épouser d’autres en Gambie.
Sans citer la teneur de ces propos, Susan Rice, conseillère du président Barack Obama pour la sécurité nationale, a déclaré qu’ils s’inscrivaient dans le cadre d’une «détérioration alarmante de la situation générale des droits de l’homme» en Gambie.
«Les récents propos insensés du président gambien Yahya Jammeh soulignent pourquoi nous devons continuer à vouloir un monde dans lequel personne ne vivra dans la peur de la violence ou de la persécution en raison de son identité ou de ses inclinations amoureuses», a souligné Mme Rice dans un communiqué.
L’homosexualité est illégale en Gambie, comme dans nombre d’autres pays africains, et le président Jammeh a créé en octobre 2014 le crime d’«homosexualité aggravée», passible de la peine de mort.
Dans un discours prononcé l’année dernière, Yahya Jammeh s’en était pris violemment aux homosexuels, jugés «impies» et «sataniques» et traités de «vermines», s’attirant des critiques de groupes de défense des droits de l’homme.
Les États-Unis, a dit Mme Rice, sont préoccupés par les informations sur des violations plus générales des droits de l’homme en Gambie.
«Nous sommes profondément préoccupés par des informations crédibles sur des cas de tortures, de disparitions suspectes – dont celles de deux citoyens américains – et de détention arbitraire par le gouvernement», a-t-elle déclaré.
Mme Rice a prévenu que Washington, qui avait déjà sanctionné la Gambie l’année dernière, pourrait prendre de nouvelles mesures.
«Nous sommes en train d’examiner quelles mesures supplémentaires sont appropriées pour réagir à cette situation qui se détériore», a-t-elle dit.
Depuis qu’il a pris le pouvoir en 1994, Yahya Jammeh dirige d’une main de fer la Gambie, ancienne colonie britannique qui compte 1,8 million d’habitants.
L’homosexualité est illégale dans 36 pays africains sur 54 et punissables de mort dans quatre d’entre eux, selon Amesty International.