D’après une étude du Nastal (National Survey of Sexual Attitude and Lifestyles) publiée dans la revue The Lancet, le nombre de femmes britanniques ayant eu une expérience homosexuelle au cours de leur vie a été multiplié par quatre en l’espace de 20 ans, passant d’environ 2% à presque 8%.
Les femmes sont-elles de plus en plus nombreuses à connaître une expérience homosexuelle au cours de leur vie ? A en croire les chiffres obtenus par l’institut Nastal (National Survey of Sexual Attitude and Lifestyles), le nombre de femmes britanniques ayant eu une relation sexuelle avec une autre femme a été multiplié par 4, passant de 1,8% au début des années 90 à 7,9% entre 2010 et 2012.
Ces chiffres sont encore plus importants quand on parle de relation homosexuelle « sans contact génital ». En effet, alors que les femmes n’étaient que 4% à affirmer avoir eu ce type de rapport au début des années 90, elles étaient 8% au début des années 2000 et 16% entre 2010 et 2012.
Mais comment faut-il interpréter ces résultats ? Les femmes sont-elles vraiment plus nombreuses à connaître une (des) expérience(s) homosexuelle(s) au cours de leur vie ? Ou leur parole s’est-elle juste libérée ? D’ailleurs, on apprend que ces chiffres ne sont vrais que chez les femmes, puisque le nombre d’hommes affirmant avoir eu une expérience homosexuelle au cours de leur vie stagne depuis 20 ans.
Une sexualité « en évolution constante »
Néanmoins, comme l’explique le journal Les Inrocks, si de plus en plus de femmes parlent de leurs conquêtes féminines, elles ne s’affirment pas pour autant lesbiennes. C’est ce qu’on appelle la fluidité sexuelle, qui correspond à l’idée que « l’orientation sexuelle est une construction multidimensionnelle et multifactorielle. Cette fluidité pouvant exister, elle montre bien comment une personne peut découvrir son orientation à travers un continuum d’expériences » explique la sexologue Véronique Vincelli au site Canoe.ca.
La notion de fluidité sexuelle viendrait ainsi mettre à mal la fâcheuse tendance de la société qui veut que l’on se définisse comme étant hétérosexuel, homosexuel ou encore bisexuel. Une étiquette pas si facile à poser quand on sait que « la sexualité peut être vécue de mille et une façons, et elle est souvent en évolution constante » ajoute la sexologue.
D’autre part, les femmes seraient également de plus en plus nombreuses à flirter avec d’autres femmes. C’est ce qu’on appelle la flexisexualité, qui un peu comme Katy Perry qui chantait « I kissed a girl » sans remettre en question son hétérosexualité, concerne les femmes qui flirtent avec d’autres femmes sans douter de leur orientation sexuelle. « La flexisexualité, qui est pratiquée en majorité par des femmes, est un moyen pour elles d’explorer leur corps et leur sexualité avec une autre femme, sans pour autant douter de leur orientation sexuelle. Certaines embrasseront une autre femme lors d’une soirée bien arrosée, par pure curiosité ou pour attirer l’attention des hommes, alors que d’autres le feront pour s’amuser avec leurs amies », explique la sexologue Gabrielle St-Martin au site Canoe.ca.
Echelle de Kinsey
Ces différentes notions peuvent nous rappeler la théorie du professeur Alfred Charles Kinsey (1894, 1956), selon laquelle il n’y pas trois orientations sexuelles (homosexualité, bisexualité et hétérosexualité) mais une « échelle » de la sexualité, bien plus nuancée. L’Echelle de Kinsey s’étale ainsi de 0 à 6, 0 correspondant à une sexualité exclusivement hétérosexuelle, 3 une bisexualité sans préférence et 6, une sexualité exclusivement homosexuelle. Les autres chiffres de l’échelle sont plus nuancés, et le 1 par exemple, correspond une hétérosexualité avec une (ou des) expérience(s) homosexuelle(s) tandis que le 5 est une homosexualité avec une (des) expérience(s) hétérosexuelle(s). Une théorie qui permet davantage de nuance que les habituelles « étiquettes » souvent imposées dans notre société.
http://m.marieclaire.fr/,femmes-relation-homosexuelle-fluidite-sexuelle-echelle-de-kinsey,705898.asp