Les homosexuels qualifiés de « détritus » par le ministre marocain des droits de l’homme (VIDEO)

Le 21 septembre dernier, intervenant dans le cadre de l’Examen périodique universel effectué par le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, le Maroc a rejeté les recommandations relatives à la décriminalisation de l’homosexualité, arguant qu’elles étaient en contradiction avec l’Article premier de la Constitution faisant de l’islam modéré une « constante » de la nation marocaine. Mustapha Ramid, ministre d’Etat des droits de l’Homme, hostiles aux libertés individuelles, présidait déjà la séance.

Interpellé par les journalistes, ce 28 septembre, en marge d’une réunion sur les mécanismes de prévention de la torture organisée par le CNDH à Rabat, le ministre, agacé, a répondu, qu’il ne fallait pas « donner trop d’importance à ce sujet », les homosexuels étant des « détritus » :

« Trop c’est trop. Tout le monde donne de l’importance à cette homosexualité et veut en parler. Ces gens-là sont des ordures », a-t-il justifié.

Des propos fermement condamnés par plus d’une centaine d’organismes, dont l’Association marocaine des droits de l’Homme et l’Association de lutte contre le sida, qui ont adressé une lettre commune à l’attention du chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, réclamant au parquet l’ouverture d’une enquête sur les déclarations du ministre, qualifiées de « non constitutionnelles, et allant à l’encontre des principes des Droits de l’Homme et discriminatoires ».

« Nous considérons que qualifier de « saleté » des citoyens marocains comme tout autre citoyen, est une violation flagrante de la constitution marocaine, qui dans son préambule, adopte l’engagement de l’État marocain aux droits de l’homme tel que reconnu internationalement », insistent les organisations, exhortant le roi, Mohammed VI, « à appliquer ses prérogatives constitutionnelles pour protéger les Droits et les libertés ».

STOP homophobie est solidaire de cet appel !

Rappelons qu’au Maroc, l’homosexualité est considérée comme un délit passible de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison et une amende de 1 000 dirhams (94 euros), selon l’article 489 du Code pénal, les pouvoirs exécutif et législatif n’ayant procédé à aucune mise en conformité des textes.