Une étude de la Mailman School of Public Health de l’Université de Columbia (New York) révèle un constat inquiétant sur l’homophobie aux États-Unis. Un homosexuel (lesbien, gay ou bisexuel) vivant dans un milieu hostile à sa vie affective aurait une espérance de vie réduite de douze ans en comparaison à une existence dans un cadre plus tolérant.
Mark Hatzenbuehler, professeur assistant de sciences socio médicales en charge de l’étude explique au Huffington Post : « Nos résultats montrent que les membres de minorités sexuelles vivant au sein de communautés caractérisées par un degré élevé de préjugés meurent plus tôt que ceux dont ce n’est pas le cas. Ces effets sont indépendants d’autres facteurs liés à la mortalité tels que les revenus du ménage, le degré d’éducation, le genre, l’appartenance ethnique, l’âge, mais aussi les revenus moyens et le niveau moyen d’éducation des communautés au sein desquelles les participants vivaient (…) Les facteurs d’agression psychosociaux sont fortement corrélés au risque cardiovasculaire et ce type de stress pourrait être la voie à travers laquelle les préjugés ont une incidence sur la mortalité. La discrimination, les préjugés et la marginalisation exercent des demandes facteurs de stress sur les individus stigmatisés ».
Une étude de grande envergure
Les scientifiques ont d’abord recueilli des données de la General Social Survey, une large enquête sur la société américaine. Grâce à celle-ci, ils ont mesuré l’orientation sexuelle et le niveau moyen de préjugés de diverses communautés qui se sont étalées sur trente ans (1988-2008). Ces informations ont ensuite été mises en relation avec les chiffres concernant la mortalité, le National Death Index.
Les résultats sont sans appel : 92 % des homosexuels vivant dans un environnement tolérant étaient encore en vie contre 78 % de ceux évoluant au sein d’un groupe bien moins ouvert. Pire encore : dans des sphères homophobes, le suicide survient en moyenne à l’âge de 37,5 ans tandis qu’il se produit vers les 55,7 ans pour les homosexuels vivant dans des communautés les plus tolérantes. Les homicides envers des gays ne sont pas en reste non plus : trois fois plus nombreux dans les milieux hostiles à cette homosexualité. La violence et les maladies cardiovasculaires suivent la même tendance.
Source : levif.be