Le verdict est tombé mercredi matin. Elles avaient été interpellées dans la nuit du 10 au 11 novembre, dans un restaurant du quartier de Yoff à Dakar, pour actes contre nature et outrage public à la pudeur : le juge Adama Traore n’a pas estimé les preuves relevées par la police suffisantes pour justifier d’un crime.
Quatre d’entre-elles ont été libérées, tandis que la plus jeune doit encore malheureusement passer devant le tribunal aujourd’hui même. Nous ne pouvons qu’espérer que les charges soient également abandonnées.
La police accusait les cinq femmes de s’être laissées emporter dans des échanges de baisés qui auraient suscité l’hostilité des autres convives, ce qu’elles avaient réfuté lors de leur comparution et qui semble avoir été confirmée. L’appartenance de l’une d’entre elle à la seule association sénégalaise de défense des droits des lesbiennes, Sourire De Femmes, est très certainement à l’origine de cette arrestation, mais rien n’indique qu’elles aient enfreint la loi sénégalaise. Elles risquaient, selon l’article 319 du Code Pénal, de 1 à 5 ans de prison.
Cet acquittement n’est pas du meilleur goût pour tous, et la presse locale parle de tentative d’uniformisation de ce que l’Occident considère comme des valeurs prétendues universelles. D’ailleurs, le député de la majorité, Seydina Fall qui vient de déposer sa proposition de loi pour la reprise des exécutions capitales au Sénégal, a laissé entendre sur les ondes de RFM, qu’il était partisan là aussi à l’adoption d’une législation visant à criminaliser sérieusement l’homosexualité : « Nous sommes prêts encore à faire une proposition de loi pour une criminalisation de l’homosexualité parce qu’on en a marre de ces gens-là. Il faut que ça suffit (… je pense qu’il voulait dire cesse) on va tout faire pour les éliminer. »
De plus en plus sympa le Sénégal. va falloir y penser pour les prochaines vacances « au soleil ».
Tout ceci est une véritable mise en garde. L’opinion internationale compte. D’où l’intérêt de continuer nos mobilisations solidaires contre les discriminations en Russie notamment, qui ne cessent d’inspirer « vitrine » aux homophobes. « Yes, we can ! ». Ça pourrait paraître un peu usé ou comique mais c’est pourtant bien vrai.
T. G. @stop_homophobie