C’est l’histoire de Nath, personnage « aux traits et prénom intentionnellement neutres », qui aime tous les jouets et ne comprend pas pourquoi certains, notamment déclinés en rose, seraient plus particulièrement destinés aux filles, alors que d’autres, aux couleurs plus énergiques, sont réservés aux garçons.
Ils sont pourtant essentiels dans la construction des enfants. Et si certaines enseignes commencent enfin à bousculer ces « stéréotypes de genre », rarement à l’avantage des jeunes filles, sinon restreintes aux jouets comme aux professions reflétant l’assignation traditionnelle au rôle domestique, « il m’a semblé important de rappeler que ces inégalités sont présentes dès le plus jeune âge », insiste Lise, auteure des « Jouets n’ont pas de zizi ! », un livre qui en invitant les plus grands à élargir leur « palette de couleurs », explique simplement aux enfants que « c’est ok de vouloir jouer avec tous les jouets qu’ils soient roses ou bleus. »
Maman, avec son épouse, d’un petit garçon de 7 ans, Lise qui travaille avec les plus jeunes depuis plusieurs années, a également enseigné en Nouvelle-Zélande et dirige aujourd’hui une maternelle à San Francisco en Californie. Avant de s’intéresser au monde de l’enfance, elle a aussi réalisé des documentaires qui l’avaient déjà menée autour du monde à la découverte « d’autres modes de vie ».
Tout un bagage pour défendre l’égalité sociale des genres, dans un livre qui sera par ailleurs édité dans une même version bilingue français-anglais, doublement profitable, avec un CD audio, pour apprécier les différentes prononciations et accents, incluant en bonus une lecture en mode « Américain » et « Néo-Zélandais ».
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Alors qu’elle testait le livre justement auprès d’enfants, « une petite fille m’a dit « c’est moi Nath ! » », raconte Lise. Elle pensait avoir écrit l’histoire d’un garçon. Mais son personnage pouvait être l’un comme l’autre. Il ne devait pas être défini.
Alors « si on arrêtait d’avoir peur que nos enfants ne soient pas assez fille ou garçon » pour encourager les initiatives progressistes, malgré les furieux fantasmes des intégristes du « genre » qui s’offusquent de quelques photos de garçons à la cuisine et de filles jouant avec une voiture ?
Une campagne de financement a été mise en place jusqu’au 25 décembre prochain sur Kickstarter pour participer au lancement du projet, qui a engrangé un peu plus de la moitié des 1400 euros nécessaires pour s’acquitter des frais d’impression, d’édition, de port ou encore pourcentage de la plate-forme.
Il n’y aura qu’un seul tirage, correspondant aux commandes. En cas de dépassement, des livres supplémentaires seront imprimés ainsi que des CD pour être donnés à des bibliothèques et des écoles. Si vous voulez être sûr de l’avoir, c’est ici : https://www.kickstarter.com/projects/718943978/les-jouets-nont-pas-de-zizi-a-bilingual-children-b
Terrence Katchadourian
stophomophobie.com