Les « mariages homosexuels » conclus à l’étranger ne peuvent pas être reconnus en Italie

Les mariages conclus entre personnes de même sexe à l’étranger ne pourront pas être reconnus en Italie, a tranché mardi la justice italienne, au grand dam des villes qui avaient pourtant défié le gouvernement en agissant de la sorte.

La plus haute instance administrative de la péninsule a rejeté un jugement d’un échelon judiciaire inférieur en faveur des villes comme Rome, Milan ou Naples, qui avaient enregistré des mariages homosexuels célébrés à l’étranger en dépit du fait que l’Italie n’a pas de cadre légal pour ce genre d’unions.

La décision a été applaudie par le ministre de l’Intérieur Angelino Alfano, qui avait interdit cette pratique l’année dernière.

« Que ça soit clair: le mariage entre deux personnes du même sexe n’est pas envisagé dans la loi italienne, donc les retranscriptions réalisées par des maires locaux sont illégales », a-t-il déclaré.

Le jugement a été accueilli avec colère mais peu de surprise par les défenseurs des droits des homosexuels, dans ce pays où l’influence de l’Eglise catholique, opposée à toute forme de reconnaissance des couples de même sexe, est omniprésente en politique.

Une loi qui permettrait des unions civiles entre personnes du même sexe est actuellement en examen au Parlement mais se heurte à une opposition farouche.

En octobre 2014, le maire centre gauche de Rome, Ignazio Marino, avait reconnu 16 mariages homosexuels célébrés hors d’Italie, refusant ensuite de les annuler, estimant que ces couples avaient les mêmes droits que les couples hétérosexuels mariés à l’étranger. Un geste avait déclenché une levée de boucliers dans les rangs du clergé et de la droite. Et au début de l’année, le maire de Milan, Giuliano Pisapia, était poursuivi pénalement pour les mêmes raison.