Les Nations Unies adoptent une résolution contre la peine de mort pour « homosexualité »

Le Conseil des droits de l’Homme de l’ONU a approuvé, ce vendredi 29 septembre, 2017, par 27 voix pour, 13 contre et 7 abstentions, une résolution condamnant l’application « discriminatoire » de la peine de mort, à l’encontre particulièrement des personnes présentant un handicap mental ou intellectuel, de moins de 18 ans au moment des faits qui leur sont reprochés, des femmes enceintes ou pour apostasie, blasphème, adultère et relations sexuelles consensuelles « entre personnes de même sexe ».

C’est la première fois qu’une telle résolution fait explicitement mention à l’homosexualité. Le texte est « historique », souligne Renato Sabbadini, directeur exécutif de l’Ilga (Association internationale des lesbiennes, gays, bi, trans et intersexes).

« Insensé », en effet, qu’il y ait encore des pays « où l’on peut être exécuté simplement pour l’amour que l’on porte à une autre personne », ajoute le militant, se réjouissant de cette bienheureuse solidarité internationale, portée par la Belgique, le Bénin, le Costa Rica, la France, qui a aboli la peine de mort en 1981, le Mexique, la Moldavie, la Mongolie et la Suisse.

Il déplore toutefois la position « sans surprise » des Etats-Unis, qui a voté « contre », avec le Bangladesh, le Botswana le Burundi, la Chine, l’Egypte, l’Ethiopie, l’Inde, l’Irak, le Japon aussi, le Qatar, l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis.

Un rejet du texte difficile, assure l’administration américaine, mais justifié « en raison des préoccupations plus larges concernant l’approche de la résolution, qui condamne la peine de mort en toutes circonstances, appelant à son abolition ».

Elle est en vigueur dans 31 des 50 États américains, qui figurent dans le « top 10 » mondial des exécutions de prisonniers, selon le Death Penalty Information Center.

Mais « les États-Unis condamnent sans équivoque toute criminalisation, et d’autant plus l’application de la peine capitale, pour des comportements tels que l’homosexualité, le blasphème, l’adultère et l’apostasie », a insisté Heather Nauert, porte-parole du Département d’Etat.

En 2014, l’administration Obama s’était déjà abstenue de voter sur un projet similaire, outre droits LGBT, exhortant pourtant les gouvernements qui appliquent la peine de mort, à le faire « conformément à leurs obligations internationales en matière de droits de l’homme ».

Persécutés dans au moins 75 pays, les homosexuels sont passibles de la peine de mort en Afghanistan, Arabie Saoudite, au Brunei, en Iran, Irak, en Mauritanie, au Nigeria (dans les 12 états du Nord ayant adopté la Charia), au Pakistan et Qatar, en Somalie, au Soudan, en Syrie et au Yémen.

Terrence Katchadourian
stophomophobie.com

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