Une fois de plus, le débat a été à l’ordre du jour à l’occasion de la visite au Cameroun de Navi Pillay, Haut-commissaire des Nations-Unies pour les droits de l’homme. La visite qui s’est déroulée du 30 juin au 02 juillet 2013 à la demande du gouvernement camerounais a été ponctuée de plusieurs entretiens aux résolutions fortes. même si, à la conférence de presse qui a clôturé son séjour au Cameroun, et qui s’est tenue au Centre des Nations-Unies pour les droits de l’Homme, la Haut-commissaire a dit avoir été un peu surprise par les attitudes de certains émissaires du gouvernement avec qui elle a discuté.
Ceux-ci n’articulaient leurs discussions principalement qu’autour de l’homosexualité alors que ce n’était pas vraiment le but de sa visite. Elle a rappelé être venue pour la promotion et la protection des droits de l’Homme d’une manière générale. Il faut relever cependant qu’aux nombres des objectifs à atteindre au cours de sa visite, figurait en bonne place la question des minorités sexuelles. Question qui, évidement, a malgré tout fait l’objet de débat et s’est quand même insérée dans sa déclaration finale.
Selon Navi Pillay, le gouvernement est resté ferme sur sa position, selon laquelle, « c’est une tradition, c’est dans nos cultures, nous ne pouvons accepter l’homosexualité, encore moins la légaliser ». Position qu’elle dit respecter, seulement, tous les hommes doivent être égaux devant la loi, quels que soient leur appartenance religieuse ou leur mode de vie. par ailleurs, relève-t-elle dans sa déclaration finale, « …le Cameroun a ratifié six traités fondamentaux relatifs aux droits de l’Homme. J’encourage le gouvernement à mettre ses lois nationales en conformité avec ces traités et à ratifier ceux encore en suspens… ». Plus loin, elle poursuit : « je suis convaincue que le Cameroun peut aller de l’avant dans ses efforts pour garantir une plus grande protection des droits de l’Homme à tous, sans discrimination».
Recommandations
Par ailleurs, la Haut-commissaire, au sortir de ses nombreux entretiens, a recensé certaines préoccupations telles que les violences faites aux femmes, le harcèlement des journalistes, la criminalisation de l’homosexualité ainsi que la vulnérabilité des populations autochtones, dont les droits sont menacés par les activités des entreprises du secteur minier et forestier.
En guise de solution, Navi Pillay demande au Cameroun de mettre l’accent sur une mise en œuvre rigoureuse des recommandations émises par les organes des traités, par les procédures spéciales et lors de l’examen périodique universel, afin d’établir un système de protection des droits de l’Homme fort et inclusif qui bénéficie à toute sa population. De même, au sujet de la criminalisation des journalistes, elle demande au gouvernement de changer sa position sur le fait que la diffamation est considérée comme une infraction pénale pouvant aboutir à des peines d’emprisonnement. Le gouvernement devrait également s’assurer que la population du Cameroun bénéficie des ressources générées dans le pays.
Comme autres problèmes, les procédures judiciaires lentes et longues ont également été abordées. Elle recommande les formes alternatives de punition afin de décongestionner les prisons surpeuplées. Sur la question des violences faites aux femmes et aux filles, du fort taux de mortalité, des mariages précoces et de l’absence d’accès à la propriété entre autres, Navi Pillay insiste sur l’adoption du code de la famille qui sera le document clef pour le respect des droits de la femme au Cameroun.
Source: cameroonvoice.com