Le tribunal de Valence a décidé de classer sans suite les plaintes pour « homophobie et incitations à la haine » des réfugiés déposées à l’encontre du cardinal Antonio Cañizares, ancien haut responsable du Vatican et archevêque de la ville, a annoncé mercredi la presse espagnole, rapporte La-Croix.
Au mois de juin, la cour avait déjà refusé la plainte, mais l’association plaignante, la « Red Española de Ayuda al Refugiado », avait fait appel, en soulignant le caractère aggravant de « l’attaque envers des minorités ». Mais pour le juge, les phrases incriminées, prononcées publiquement lors d’homélies ou de discours, sont une « simple manifestation de la liberté d’expression et de communication d’idées sur des sujets qui font partie du débat public ».
Au sujet des migrants qui arrivent en Europe, le cardinal Cañizares s’était demandé si tous étaient « du bon grain ». Le tribunal a estimé dans sa décision qu’il s’agissait là d’une « expression familière (…) en référence aux sujets liés à la délinquance terroriste, une minorité ». L’expression « cheval de Troie » fait pour sa part allusion aux « difficultés d’intégration et aux problèmes de cohabitation » provoqués par certains réfugiés.
Quant aux phrases critiquant « l’idéologie du genre », le juge a dit qu’elles étaient « liées à la régulation constitutionnelle du droit à l’objection de conscience ». Et « l’empire gay et certaines idéologies féministes », autre formule reprochée au cardinal, renvoie selon la cour aux « attaques subies par le concept de famille chrétienne de la part de certains groupes qui soutiennent d’autres conceptions ».
La « Red Española de Ayuda al Refugiado » a contesté cette décision, prise en un « temps record », jugeant que les magistrats avaient manqué à leur devoir de « neutralité » en protégeant « l’Église catholique de la même façon qu’au Moyen Âge ».