L’exposition « Les couples de la République » d’Olivier Ciappa à nouveau victime de vandalisme à Metz

Les photographies, représentant des personnalités et/ou anonymes en « couples imaginaires » de même sexe ou hétérosexuels, avaient déjà été taguées, début juin, d’un « non » à la bombe de peinture rouge indélébile. Et les affiches avec familles homoparentales, plus rapidement arrachées.

« Un acte d’homophobie caractérisé », pour le maire PS, Dominique Gros, également, tandis que l’association « Couleurs Gaies », organisatrice des « Rainbow Weeks », incluant l’expo, annonçait sa décision d’une plainte.

Les images, réimprimées, ont de nouveau été dégradées, dans la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 juin, et certaines déchirées « sur tout ou partie de leur surface ».

Dominique Gros a réitéré ses condamnations, avec la plus grande sévérité, « d’autant qu’il s’agit de la répétition d’un vandalisme », un acharnement homophobe, qui fait écho par ailleurs à la dégradation des passages piétons arc-en-ciel installées à Paris. « C’est pour cela que nous appelons les pouvoirs publics à rester mobilisés », insiste Mathieu Gatipon-Bachette, président de Couleurs Gaies.

En accord avec l’artiste, la présentation se prolonge néanmoins dans les rues de la ville, « les photos en l’état », pour permettre à chacun « de s’interroger sur la tolérance, le vivre-ensemble, l’inclusion de tous dans notre société ainsi que sur le travail qu’il nous reste à accomplir ensemble pour y parvenir », ajoute Dominique Gros.

Thomas Scuderi, adjoint à la démocratie participative et à la citoyenneté, a également rappelé, « à ceux qui pensent que l’homophobie est un phénomène du passé », que le combat est loin d’être gagné !

Pour le président de Metz Métropole, Jean-Luc Bohl, « cette nouvelle démonstration de bêtise, de haine et d’intolérance, ne fait que renforcer notre détermination à lutter sans faille contre les discriminations ».

La ville a décidé de financer, avec la direction régionale des affaires culturelles, la réimpression des bâches, en attendant « les modalités pratiques d’une nouvelle installation », a précisé M. Gros.

Un lieu plus visible, moins accessible aux vandales, ou comme le suggère M. Ciappa, « sur les grilles du jardin du Centre Pompidou-Metz ». « Ce serait un signal fort de soutien des valeurs les plus élémentaires de la République exprimées par l’art ».

Anne V. Besnard
stophomophobie.com