Tandis que les Antilles françaises sont engluées dans le scandale des diatribes homophobes d’Admiral T pour lesquelles de l’argent lui est reversé par la Sacem depuis 20 ans ; un chanteur gay jamaïcain résidant à Toronto, Lexxicon, s’apprête à sortir le 16 août prochain un album, dont le titre « Pink Fraternity » s’annonce d’ores et déjà comme une véritable révolution gay dans l’industrie du dancehall, à l’instar de Lil Nas X dans le rap américain.
Un message de positivité et de célébration de soi.
Son style est un véritable melting-pot culturel, où les rythmes caribéens rencontrent les sonorités afro-fusion et les beats urbains modernes. Sa musique célèbre la diversité, l’inclusivité et la culture LGBTQIA+. Lexxicon est d’ailleurs également un militant actif qui promeut l’égalité et la justice sociale.
Pour l’heure, son single « Batty Man Party »* qu’il dédie à « toutes les personnes queers caribéennes à travers le monde » est sorti le 8 mai dernier. Il est déjà présent sur toutes les grandes plateformes de streaming, de Deezer à Spotify, en passant par YouTube. Et sur le réseau social X, le teasing du single explose les compteurs.
Quant aux paroles, on peut dire qu’il s’agit de gays qui veulent juste croquer la vie à pleines dents et qui n’en ont que faire désormais des homophobes, car ils doivent déjà se faire une place là où ils sont et vivre avec les gens qui les entourent.
Reste à savoir si cette chanson va aider à faire changer les mentalités en Jamaïque, où l’homophobie reste monnaie courante et où la communauté LGBT+ peut encourir jusqu’à 10 ans de prison.
Batty Man* : expression injurieuse et extrêmement dépréciative qui sert habituellement à désigner les gays en Jamaïque. C’est la raison pour laquelle nous n’avons pas voulu traduire le titre du single. Ici l’artiste a voulu se réapproprier ce terme pour pouvoir retourner le stigmate. Dans le communiqué de presse accompagnant la parution de son single, Lexxicon précise : « Battyman » est une expression pour dire que les gays, les queers et les non-binaires ont également leur place dans le dancehall. Beaucoup de queers à l’instar de moi-même ont commencé à adopter ce terme comme un moyen de poser un mot sur le mal-être que nous vivions des années durant, en n’étant pas capables alors d’être pleinement nous-mêmes. Aujourd’hui, alors que le hip-hop a donné davantage de visibilité aux artistes queers ces dernières années, il est grand temps que le reggae/ dancehall en fasse de même ».