L’homosexualité en Indonésie: un échec d’Etat

Assez chique, dandy, et viril. Je connais l’odeur de parfum qu’il met. Beau et intellectuel. Nous nous connaissions depuis que nous étions au collège. Il est déjà sorti du placard en tant que gay. Mais il n’habite pas en Indonésie. Il a décidé de dédier sa vie à son mari canadien, au Canada. Il m’a dit qu’il était si triste. Pourquoi ? Car les LGBT en Indonésie, jusqu’aujourd’hui, doivent jouer à cache-cache en couvrant leur identité. La responsabilité de l’Etat pour protéger ses citoyens, où est-elle ?

D’abord, il est impératif de comprendre que la création d’une nation n’est jamais naturelle. Elle a été inventée, construite et reproduite simultanément dans un système de sens et de pratiques. Dans ce cas-là, le genre et la sexualité, socialement sont aussi une construction qui a été définie par la structure du « nous » et « vous ».

Même dans la création de l’identité nationale, la société a été autorisée à identifier ce qui est acceptable et ce qui n’est pas acceptable. C’est pourquoi, l’identité nationale n’est jamais neutre. Elle a toujours été classée dans une certaine idéologie. Dans le cas de la société indonésienne, l’identité nationale a toujours été centrée dans la pensée de dualisme ; l’hétérosexualité et l’homosexualité.

Le fait que dans la société indonésienne, l’homosexualité ai toujours une connotation négative et taboue, est vrai. Les Indonésiens, principalement, n’admettent qu’une seul caractéristique dans la relation sexuelle ; une femme et un homme. L’Etat et la religion aident également à produire et construire la connaissance sur la sexualité et le genre dans sa société.

Voyons la plainte de mon ami sur la brutalité de l’une des organisations islamique qui est contre à l’homosexualité:

« Je suis très pessimiste quand j’entendu les nouvelles de mon pays. Vous connaissez le FPI (Front Pembela Islam)? Ils aiment faire du bruit en interdisant les activités qui violent les règles de l’Islam. Ils sont tellement brutaux. Je pense que les gens ont le droit d’avoir une religion ou de ne pas en avoir. Mais est-ce que Dieu nous enseigne à blesser et à tuer d’autres personnes ? »

Cependant, l’Islam n’était pas du tout signalé comme une religion qui est contre certains groupes, mais les faits ont prouvé que beaucoup d’activités de membres de la communauté LGBT ont été signalés comme une activité pornographique.

Hartoyo, le président de l’Organisation Non-Gouvernementale « Ourvoice Indonesia« , a écrit ses expériences horribles dans une lettre adressée à Arief Hidayat qui va devenir le futur « Calon Hakim Mahkamah Konstitusional » ou Juge au Conseil Constitutionnel pour la période 2013 – 2018.

« Monsieur, en 2007 à Aceh, j’ai subi la torture et l’humiliation par les polices et les communautés d’Aceh car j’ai fait l’amour avec mon copain. Nous avons été traînés, battus, injuriés, on nous a urinés dessus. J’ai encore peur lorsque je me souviens de cette histoire. »

En Indonésie, les homosexuels n’ont été jamais considérés comme des gens qui peuvent contribuer au développement de leur pays. Ils ont toujours été discriminés et signalés comme étrangers. Sachant qu’ils n’ont pas été accueillis par la société, Hartoyo a ajouté:

« Si vous me rejetez, où devons-nous chercher le confort ? Ne sommes-nous pas autorisés de demander justice ? Violons-nous la constitution? »

A contrario, bien que l’Etat ai échoué à protéger ses citoyens contre la discrimination, il y a encore une bonne nouvelle pour les LGBT en Indonésie. L’Etat n’autorise pas la loi anti-sodomie jusqu’à aujourd’hui. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela peut être vouloir dire que l’Indonésie reste assez permissive à l’égard de l’homosexualité.

Cette histoire a soulagé pour mon ami qui m’a dit:

« Je suis soulagé pour la loi d’anti-sodomie. Je ne peux pas imaginer si l’Etat l’autorise. Qu’est-ce qui se passera pour les LGBT en Indonésie à l’avenir ? Je suis sûr qu’ils vont fuir dans des pays qui peuvent accommoder leurs droits, comme moi, par exemple. »

Suivre Wisnu Adihartono Reksodirdjo sur Twitter: www.twitter.com/adireksodirdjo Doctorant Indonésien en sociologie à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales (Ehess), Marseille