Moins stigmatisée, même si parfois instrumentalisée à des fins politiques, l’homosexualité n’a jamais été considérée comme un délit au Rwanda.
En 2010, dans un contexte plus général de durcissement de la loi, le parlement de ce pays d’Afrique de l’Est avait envisagé une révision du code pénal. Mais réaffirmant qu’il ne s’agissait pas d’une affaire d’état, « chaque individu ayant droit à son orientation sexuelle », le ministre de la Justice avait clôturé la démarche.
« Une courageuse décision », se réjouissait par ailleurs dans un communiqué « L’Intergroupe pour les droits LGBT au Parlement européen », exhortant les autres pays du continent à suivre l’exemple du Rwanda et à respecter l’article 2 de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples, qui garantit les droits de toute personne « sans distinction aucune, notamment de race, d’ethnie, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d’opinion politique ou de toute autre opinion, d’origine nationale ou sociale, de fortune, de naissance ou de toute autre situation ».
Positions réitérées ce 24 septembre 2016 par le Président Paul Kagame qui, interpellé sur l’appréciation de l’homosexualité en marge de la « Fête Culturelle Rwandaise de San Francisco », a préféré insister sur les stratégies d’accroissement de la production des biens et des services, plutôt que de réprimer ses concitoyens.
« Nous n’avons pas du tout l’intention d’en faire un problème. Nos préoccupations sont ailleurs. Et nous voulons un mode participatif dans la solution de ces problèmes. Et sur ce point, nous croyons avoir fait de grandes avancées », a-t-il ajouté.
Sur le continent africain, 33 pays sur 54 condamnent néanmoins encore l’homosexualité. Un sondage AfroBaromètre révélait par ailleurs au début de l’année que 4 Africains sur 5 « apprécieraient assez peu ou pas du tout » d’avoir un voisin homosexuel. Les LGBT sont en outre punis de la peine de mort en Mauritanie, au Nigeria, en Somalie ainsi qu’au Soudan.
Valentine Monceau
stophomophobie.com