Jura : L’ancien conseiller national UDC jurassien a accordé une interview très politiquement incorrecte à un site nationaliste.
Il a quitté les travées du parlement, mais ne semble pas prêt à perdre son statut d’anticonformiste radical. Psychiatre de formation, l’UDC Dominique Baettig a accordé cette semaine une interview très musclée au site français «égalité et réconciliation», qui se revendique à «droite sur les valeurs», et à gauche sur les questions économiques. Consacré au livre «Dialogues désaccordés» que le leader de cette association, Alain Soral, a coécrit avec le journaliste Eric Naulleau, l’entretien évoque notamment le thème de l’homosexualité.
Se revendiquant de Freud et des grands noms de la psychanalyse, Dominique Baettig s’y livre à un réquisitoire virulent : il y décrit l’homosexualité comme une sexualité «perverse, incomplète, immature». Celle-ci, ajoute le psychiatre, serait dans «dans le narcissisme », «l’autoérotisme» ou encore la «fixation au stade anal psychologique de développement de la personnalité ». N’en jetez plus !
«Rien que la doxa»
Une mauvaise nuit, monsieur Baettig? Que nenni. Contacté par «Le Matin», l’ex-parlementaire assure, très calme, ne donner que la «doxa» de la psychiatrie. Et si ces propos peuvent choquer, c’est parce que la parole ne serait désormais plus libre, sous la pression des lobbys, de telle sorte qu’il ne serait plus possible d’énoncer sereinement un «idéal de réalisation de soi».
Visiblement, la pression des lobbys se fait ressentir jusque dans le parti du psychiatre puisque Claude-Alain Voiblet, coordinateur romand de l’UDC prend bien soin de se distancer : «Il s’exprime à titre personnel. Cela n’engage pas le parti. On ne saurait s’associer à ça.» Et de préciser que la formation agrarienne est plutôt respectueuse de la vie privée de chacun, des UDC homos ayant déjà été élus sans que cela n’occasionne de grands remous.
Contactée, l’association Juragai n’a pas souhaité commenter les propos de Baettig. «Ce serait lui faire de la pub, estime Nicole Béguin. Ce qu’il dit est tellement énorme…»
En Suisse, les milieux homos militants dénoncent régulièrement une lacune dans la loi, qui permet aux propos à caractère homophobe d’être librement exprimés. La question avait notamment fait grand bruit après un communiqué du jeune UDC Valaisan Grégory Logean, qui avait qualifié l’homosexualité de «comportement déviant», en 2009. (Le Matin)
Par Raphaël Pomey
http://www.lematin.ch/stichwort/autor/raphal-pomey/s.html