L’homosexualité supposée d’un prélat relance l’affaire de la banque du Vatican

Le scandale financier qui touche l’Institut pour les œuvres de religion (IOR), également connu comme la « banque du pape« , s’est compliqué, jeudi 19 juillet, après des révélations de l’hebdomadaire L’Espresso sur l’homosexualité du nouveau prélat nommé par le pape François, aussitôt démenties par le Vatican.

Mgr Battista Ricca, choisi le 15 juin par le pape pour occuper le poste de prélat de l’IOR, était censé devenir son homme de confiance dans l’institution. Réputé incorruptible, il devait entreprendre d’y faire le ménage après la démission de ses deux directeurs. Dans son édition de vendredi, L’Espresso publie pourtant un récit compromettant du passé de Battista Ricca, dont François semblait tout ignorer.

Selon le magazine, qui cite plusieurs sources anonymes « de première main », le prélat était connu pour avoir eu une liaison homosexuelle alors qu’il travaillait à la nonciature de Montevideo (Uruguay), de 1999 à 2000. Il aurait alors procuré une fonction, un logement et un salaire à un capitaine de l’armée suisse. Ces faits auraient alors conduit le Vatican à renvoyer le diplomate de Montevideo. Des informations que les services du Vatican auraient caché au pape François dans le dossier du prélat. « Si François les avait connues à temps, [elles] l’auraient dissuadé de nommer Battista Ricca prélat », assure l’hebdomadaire.

FRANÇOIS PRÊT À « AGIR »

Battista Ricca, ayant appris ce qui se murmurait à son sujet en Uruguay, a demandé et obtenu un entretien avec le pape François pour se défendre. Mais, selon un précédent article de L’Espresso qui ébauchait les contours de l’affaire, le pape serait décidé à « agir » sur la base des informations qu’il a obtenues, bien qu’officiellement le Saint-Siège juge « non dignes de foi » les informations de l’hebdomadaire.

Au-delà du cas personnel de Battista Ricca, ces révélations entretiennent la thèse d’un « lobby gay » au Vatican, laissant penser à un groupe qui se tient les coudes pour ne pas se faire connaître et à un système de protection, de recommandations et peut-être de chantage. Or, ces intrigues sont contraires à la volonté de François d’une Eglise transparente, où les prêtres sont fidèles à leur vœu de chasteté.

Le Monde.fr