Rania Amdouni avait été condamnée en première instance à six mois de prison ferme pour atteinte aux mœurs notamment et injures proférées envers des policier, alors qu’elle s’était rendue au poste pour y dénoncer le harcèlement dont elle était victime. La justice tunisienne a finalement décidé ce 17 mars d’alléger sa peine à une amende de 200 dinars, soit une soixantaine d’euros.
La défense avait réclamé un non-lieu, rappelant que la prison n’était pas une solution.
Notons que la jeune femme avait lancé des poursuites en 2020 contre des policiers pour des insultes homophobes justement et une confiscation arbitraire de sa carte d’identité, devenant la cible d’une campagne de dénigrement alimentée par des syndicats policiers à l’occasion de sa participation à des manifestations en janvier.
Plus de 200 organisations et personnalités de la société civile tunisiennes et étrangères, dont STOP homophobie, avaient réclamé mardi dans un communiqué commun sa libération immédiate.
En Tunisie, les militants LGBT+ sont en effet menacés au quotidien dans la rue et dans les lieux publics par les forces de l’ordre comme par des citoyens anonymes. Et, comme Rania, ce sont au moins 2000 jeunes qui croupissent actuellement dans les prisons tunisiennes en raison de leur engagement militant, et ce en contradiction avec les droits constitutionnels qui garantissent la liberté d’expression et de manifestation, et les engagements internationaux du gouvernement.
Nous exhortons donc les hautes autorités de l’Etat tunisien (Président de la République et gouvernement) à garantir la sécurité des personnes LGBTQI+, et l’Assemblée Nationale Tunisienne à abroger l’article 230 du Code pénal de 1913 toujours en vigueur et qui pénalise les relations homosexuelles.
Nous venons d’appendre la libération de #RaniaAmdouni ce 17 mars 2021. La Justice l’avait condamnée à 6 mois de prison…
Publiée par STOP HOMOPHOBIE sur Mercredi 17 mars 2021