Julien, la victime, ancien militaire, trentenaire, qui avait annoncé son homosexualité en direct sur les réseaux sociaux, avait alerté STOP homophobie, après son agression, le 14 mars dernier, par un certain Keneff, qui a fait quelque 700 km, depuis la banlieue parisienne, pour le « soumettre », à son domicile près de Libourne (33), en le traitant de « fiotte » et de « pédé ».
« Je vais te mettre un pénalty dans ta tête. Je vais te shooter ta tête […]. Quand tu vas sortir de chez toi, je vais t’enculer ta race. Tant que je t’aurai pas explosé ta tête, tant que je t’aurai pas punché ta gueule, pour moi l’affaire ne sera pas réglée. »
La préparation de l’expédition punitive a été filmée et retransmise en direct par un complice sur Périscope, suivie de l’agression physique, et d’une intervention où l’accusé se vante d’avoir mis ses menaces à exécution.
Julien a subi une double fracture de la main et 30 jours d’ITT. Mousse a soutenu et porté plainte pour « violences volontaires en bande organisée ».
En audience, ce 31 octobre, le tribunal de Libourne a finalement retenu le caractère homophobe et condamné le prévenu à un an de prison ferme. Il ne devra plus revoir la victime ni d’ailleurs se rendre en Gironde. Il a nié toute volonté homophobe, évoquant la vengeance.
Mais Julien continuait de subir un harcèlement permanent, depuis les poursuites engagées. Outre les menaces de mort, il a aussi été victime de « hacking », « swating » et d’interventions inopinées des Forces de l’Ordre, Pompiers (ouvertures forcées de sa porte d’entrée), après des faux appels, ainsi que des services impromptus en pleine nuit de Pompes Funèbres.
Il a fois maintes prévenu les gendarmes, STOP homophobie a relancé le procureur, mais le prévenu et ses milliers d’acolytes ont multiplié les sévices. Et les agressions aussi, puisque Keneff, fils de l’actrice Firmine Richard, s’est présenté au procès, avec un doigt tout récemment sectionné par une autre de ses victimes, après une nouvelle séance de violence.
Julien nous a confié son soulagement. Il vivait « cloitré » depuis des mois, craignant pour sa sécurité. La veille, deux amis du désormais condamné, s’étaient présentés à son domicile pour tenter de l’intimider. Mais heureusement, « tout s’est bien passé, le procès s’est déroulé ». Il espère que ça continue mais regrette le jeu des réseaux, « indispensables lorsqu’on vit plus ou moins isolé, et qui deviennent des terrains de bataille », ajoute-t-il, témoignant de dizaines d’autres agressions. « Il ne faut pas relever les provocations, et surtout ne pas hésiter à déposer plainte, se manifester ou contacter les associations pour vous accompagner », a-t-il insisté, « le silence ne faisant qu’encourager les agresseurs. »
STOP homophobie.