L’Italie a adopté une loi qualifiant la gestation pour autrui (GPA) de « crime universel », étendant ainsi son interdiction au-delà de ses frontières. Jusqu’ici proscrite depuis 20 ans sur le sol italien, la GPA devient désormais passible de 3 mois à 2 ans de prison et d’une amende pouvant atteindre un million d’euros, même si elle a été réalisée dans des pays où elle est légale, comme les États-Unis.
Soutenue par le parti d’extrême droite de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia, cette loi vise à combattre le « tourisme procréatif ». « La vie humaine n’a pas de prix, et nous devons lutter contre la marchandisation du corps féminin et des enfants », a déclaré Meloni après l’adoption du texte par le Sénat le 16 octobre 2024.
Une attaque contre les droits des familles homoparentales
Pour les associations et les familles concernées, cette mesure est une offensive contre les droits des couples LGBT+ et des parents recourant à la GPA. Riccardo Magi, secrétaire du parti +Europa, a dénoncé une « loi honteuse », redoutant que les enfants nés par GPA à l’étranger ne soient pas reconnus en Italie.
« Notre fille n’est pas le fruit d’un crime », a protesté un couple homosexuel ayant eu recours à une GPA aux États-Unis.
Entre soutien du Vatican et divisions internes
Cette loi s’aligne sur les positions du pape François, qui a qualifié la GPA d’exploitation des femmes précaires. Matteo Salvini, chef de la Ligue et allié de Meloni, a salué « une victoire contre un business sordide ».
Malgré les manifestations à Rome et des critiques croissantes, Meloni se félicite d’avoir tenu sa promesse de campagne. Toutefois, l’application de cette loi soulève des interrogations, notamment sur les conflits juridiques potentiels avec d’autres pays. L’avenir des enfants nés par GPA et de leurs familles reste incertain, tandis que cette mesure reflète l’orientation toujours plus conservatrice du gouvernement italien.