Béatrice Bourges, figure de l’opposition au mariage des couples homosexuels, estime que « la Russie montre l’exemple ».
Le 4 juillet dernier, Béatrice Bourges, égérie du mouvement anti-mariage gay, tenait un discours qui fait aujourd’hui polémique. Un journaliste de Francetvinfo a ressorti sur Twitter un discours jusque là passé inaperçu !
Invitée à l’Institut de la démocratie et de la coopération (une fondation politique financée par des entreprises russes, comme précisé sur leur site), Béatrice Bourges a notamment prétendu, lors d’une table ronde sur « la défense de la famille et des droits de l’enfant », qu’il était « important que la Russie montre l’exemple ». La Russie… qui a voté au mois de juin une loi réprimant « la propagande homosexuelle » au nom du respect des traditions.
Introduisant un exposé sur « le grand mouvement » qui « s’est levé » contre le projet de loi Taubira, l’entrée en matière de la porte-parole du mouvement anti-mariage gay donne le ton :
Je pense que nous avons beaucoup de leçons à recevoir de vous, et de cela je voudrais vous remercier infiniment et vous dire aussi (…) combien nous sommes touchés de voir un pays qui ose avancer à contrecourant. »
Celle qui s’est depuis lancée en politique aux côtés de Chritine Boutin – par ailleurs présente dans l’assemblée lors de ce discours – n’hésite d’ailleurs pas à comparer les évolutions politiques des deux pays : la France où, « jamais nous n’aurions dû adopter cette loi », et la Russie où « vous avez eu en plus le courage d’évoquer l’interdiction de la propagande homosexuelle« , ajoutant, « en France évidemment, même ce mot là nous est interdit ».
Sans complexes, Béatrice Bourges estime par ailleurs que les opposants à la loi française sur le mariage des couples homosexuels « n’étaient pas libres de leurs propos », poussant la comparaison jusqu’à affirmer avoir « un pincement au cœur en pensant à tout ce que vous pouvez dire, alors même que nous autres Parlementaires [Béatrice Bourges n’est pas élue, NDLR], devrions être en droit de nous exprimer ».
Sur les réseaux sociaux, la rumeur enfle et la colère gronde.
Par Le Nouvel Observateur