L’Inter-LGBT dénonce « les contradictions et les reculades du gouvernement » sur la PMA après les récentes déclarations de Marisol Touraine et Najat Vallaud Belkacem. Elle en appelle aux parlementaires pour déposer une proposition de loi ouvrant la PMA aux couples lesbiens.
« Procrastination Mollement Assumée : ces mots ne sont pas de l’Inter-LGBT, mais du rapporteur de la loi sur le mariage pour tous, Erwann Binet, sans doute très agacé – comme nos associations – par les récentes interventions des ministres Marisol Touraine et Najat Vallaud Belkacem au sujet de l’ouverture de la PMA, procréation médicalement assistée, à toutes les femmes », explique Nicolas Gougain, le porte parole de l’Inter-LGBT.
« Nous étions peu habitués aux interventions de Marisol Touraine, ministre de la santé, sur la PMA sauf pour rappeler qu’elle était par le passé favorable à son ouverture à toutes les femmes. De même, Najat Vallaud Belkacem nous avait habitué à soutenir l’ouverture de la PMA à toutes les femmes ceci notamment au nom du candidat François Hollande lors de la campagne présidentielle », rappelle-t-il.
Jean-Marc Ayrault s’était également engagé, au mois de janvier dernier, à ce que la PMA fasse partie de la loi dite “famille”. Et Dominique Bertinotti s’était également engagée à plusieurs reprises au printemps à y intégrer la PMA.
Mais voilà que, depuis une semaine, à 5 reprises sur 5 médias différents trois ministres ont justifié le fait que cette disposition ne relève pas des questions sociales et familiales mais – selon elles – des questions bioéthiques et médicales.
La ministre de la famille allait même hier dans les colonnes du Monde jusqu’à conseiller aux députés socialistes de ne pas déposer d’amendement PMA lors de l’examen de son projet de loi.
L’Inter-LGBT rappelle avec insistance que l’accès à la PMA pour les couples de femmes n’est pas une disposition relevant des lois de bioéthique comme l’a fait remarquer, lui aussi, Erwann Binet à plusieurs reprises au sein de l’hémicycle durant le débat sur le mariage pour tous.
Dans une prise de position mettant le gouvernement face à ses « contradictions » et ses « reculades », l’Inter-LGBT rappelle que les questions relatives à la PMA avec tiers donneur ont été débattues lors des premières lois de bioéthique de 1994.
Il a été décidé alors qu’il n’y avait pas d’opposition à ce que cette technique d’assistance médicale à la procréation soit légalisée et encadrée en France.
Pour l’Inter, « l’ouverture de la PMA aux couples de femmes n’en est qu’un prolongement légitime qui ne remet aucunement en cause la décision prise à l’époque. En quoi serait-il moins ‘éthique’ qu’une femme donne naissance à un enfant par le biais d’un don de sperme – dès lors qu’elle est en couple avec une femme plutôt qu’avec un homme ? En quoi le rôle et la place du donneur de sperme serait-il différent lorsque le second parent est une femme plutôt qu’un homme ? Sauf à considérer qu’un couple lesbien est moins apte à élever un enfant qu’un couple hétérosexuel, ce que toutes les études scientifiques réfutent ».
Pour la fédération d’associations LGBT « la ‘loi famille’ qui doit être présentée fin 2013 doit intégrer des dispositions visant à sécuriser la situation de toutes les familles dans leur diversité ».
L’Etat se doit de sécuriser les familles homosexuelles et leur donner en France un cadre sanitaire propice à la réalisation de leur projet parental, comme cela est déjà le cas en Belgique ou en Espagne par exemple, souient l’Inter-LGBT qui fait appel aux parlementaires « face aux renoncements successifs et à la grande frilosité du gouvernement ».
Elle les invite à déposer une proposition de loi sur l’ouverture de la PMA aux lesbiennes.
« Plusieurs propositions de loi allant dans le sens d’un élargissement de l’accès à la PMA ont par ailleurs été déposées par le passé. Les parlementaires disposent donc de toute la matière nécessaire à une telle initiative », rappelle d’ailleurs l’Inter.
(Source Inter-LGBT)