C’est une marche inédite qui a rassemblé ce samedi des dizaines de manifestants sur l’esplanade de la Pantiero à Cannes. Il n’y avait plus eu de défilé des fiertés dans le bassin cannois depuis 1999. Mais la tuerie du 12 juin à Orlando qui a fait 49 morts et 53 blessés, a créé un électrochoc : un véritable détonateur, insiste sur Nice-Matin Joé Jamans, 33 ans, à l’origine de l’initiative.
Soutenu par Jean-Louis Longo, l’un des organisateurs de la Pink Parade niçoise, avec deux autres amis, Émilie et Laurent, le jeune homme a créé une toute nouvelle association baptisée JEL, de leurs initiales, et cette idée qui s’est imposée d’une « Love Pride » en hommage aux victimes. Emus par « l’atonie de la scène gaie locale » et ce massacre au Pulse, ils espèrent « fédérer la communauté et combattre la violence par la fête ».
Pas de chars donc sur le parcours, floqué par des centaines de drapeaux arc-en-ciel, mais un cortège avec également des représentants locaux de 21 associations solidaires et un peu de cette « nostalgie » des manifestations d’autrefois, regrette Joé :
« Tous les établissements se rassemblaient ce jour-là, mais aujourd’hui il n’y a plus vraiment de bars gays à Cannes. Le sorties se délocalisent à Nice où Christian Estrosi (l’actuel Maire) a fait beaucoup ». Alors, en attendant les prochaines éditions et que la ville revive « tout ça », on se mobilise, ajoute Emilie, co-organisatrice du défilé. « Je suis hétéro, mais je défends une cause humaine et l’ouverture d’esprit », parce qu’il reste encore compliqué de vivre sa sexualité.
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Après une minute de silence en mémoire des victimes de la fusillade, soutenu par un bref discours du premier adjoint au maire de la ville, les participants se sont réunis sur la plage du Riviera Beach.
Rappelons que la mairie de Cannes a célébré 57 mariages de même sexe depuis 2013.
Valentine Monceau
stophomophobie.org