A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, (lancée en 2005 et aujourd’hui célébrée dans plus de 60 pays à travers le monde), un collectif de parlementaires, élus et cadres de l’UDI a publié sur Libération une tribune intitulée « De l’abandon », pour dénoncer les désillusions et manquements envers les personnes LGBT et réaffirmer leur soutien à la communauté.
« En 2012 le candidat Hollande avait tout promis : mariage, adoption, don du sang, procréation médicalement assistée (PMA), facilitation du changement d’état civil des personnes trans. A moins d’un an de la fin de son quinquennat, force est de constater que les promesses oubliées, silences et omissions sont légion. Le sentiment partagé est celui de dédain envers les personnes LGBT. Certes, ce gouvernement aura ouvert le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, c’est peut-être une des rares mesures qui sera retenue de ce quinquennat. Mais à quel prix ? »
« Jamais la parole haineuse et homophobe n’a été autant libérée en France »
Loin d’ouvrir un débat sur le respect de l’autre et l’amour, « ce gouvernement a, par sa méthode, contribué à l’émergence politique de discours d’exclusion et de rejet. Si on peut louer l’un des seuls non-renoncements de ce gouvernement, on ne peut que regretter pourtant la manière de le mener, utilisant cette réforme historique, attendue par des millions d’homosexuels et leurs proches, pour cacher le désastre économique et social de sa politique par des débats s’éternisant. La juste cause des personnes LGBT aurait-elle été instrumentalisée ? »
L’ouverture du don de sang aux hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec des hommes (HSH) a été oubliée dans le projet de loi de santé et a dû être portée et défendue par des parlementaires UDI. La ministre de la Santé s’y est alors ralliée mais y a intégré une insensée période préalable de douze mois d’abstinence sexuelle. Le débat sur la PMA pour les couples de femmes a été « oublié » discrètement. La proposition de loi facilitant le changement d’état civil des personnes trans n’a jamais été positionnée dans l’agenda parlementaire, oubli injuste et injustifié sur une question qui dépasse les clivages politiques.
Enfin, le Collectif déplorent « la perte du leadership international de la France pour porter la dépénalisation universelle de l’homosexualité ». Depuis 2008, le dossier est au point mort alors que les événements récents au Maroc notamment, « nous montrent combien il y a urgence à prendre nos responsabilités contre l’homophobie ».
« L’humanisme, les libertés, le progressisme sont des valeurs au cœur de notre engagement politique pour la France. Nous continuerons à les porter à l’écart de tout clientélisme ou communautarisme pour une société française rassemblée et fraternelle. »