« Tu as toujours été un immense champion, et maintenant plus que jamais! Je suis fier de toi à Ian Thorpe », a réagi le champion néerlandais Pieter van den Hoogenband, médaillé olympique en nage libre, sur son compte Twitter.
Le président de Swimming Australia, qui chapeaute la natation de compétition en Australie, s’est félicité de la décision de Ian Thorpe . « Le fait qu’un de nos plus grands athlètes olympiques ait été aussi honnête encourage à un dialogue plus ouvert dans ce pays », a déclaré John Bertand dans un communiqué. « C’était formidable de voir Ian si heureux et en si bonne santé pendant l’interview, après une année difficile pour lui, marquée par les blessures et la maladie », a-t-il ajouté.
En 2014, le nageur avait commencé un traitement aux anti-dépresseurs et avait été hospitalisé au printemps pour une grave infection à l’épaule. Plusieurs sportifs de très haut niveau ont effectué leur « coming out » ces derniers mois, pour lutter contre l’homophobie ou parce qu’ils ne voulaient plus vivre dans le mensonge, raison invoquée en février par la capitaine de l’équipe d’Angleterre féminine de football, Casey Stoney. L’ex-footballeur international allemand Thomas Hitzlsperger, ancien milieu de terrain aux 52 sélections entre 2004 et 2010, avait déclaré en janvier être homosexuel, « pour aider les jeunes footballeurs homosexuels ».
Et le jeune plongeur britannique Tom Daley, médaille de bronze dans l’épreuve de plongeon de haut-vol des jeux Olympiques 2012 et coqueluche des adolescentes, avait révélé fin 2013 être en couple avec un homme.
« Il fallait une immense star »
Aux Etats-Unis, le joueur de NBA Jason Collins est devenu le premier sportif en activité dans un sport d’équipe majeur aux Etats-Unis à révéler son homosexualité en avril. Un mois plus tard, Michael Sam, 24 ans, est entré dans l’histoire de son sport en devenant le premier joueur ouvertement homosexuel à être recruté par une équipe NFL, la prestigieuse Ligue professionnelle de football américain. Le coming out de Ian Thorpe est une étape majeure dans la lutte contre l’homophobie en raison de la célébrité du nageur, surnommé « la torpille », soulignent plusieurs sportifs. Pour le Canadien Mark Tewksbury, qui avait révélé son homosexualité six ans après avoir remporté le titre olympique du dos crawlé en 1992, « il fallait une immense star » qui déclare ouvertement son orientation sexuelle.
Or « Ian est une icône, Ian est cette star », a-t-il déclaré auprès du Sydney Morning Herald. Même sentiment chez le plongeur australien Matthew Mitcham, champion olympique à Pékin et homosexuel. Pour lui, les révélations de Thorpe sont une étape dans la lutte contre les stéréotypes sur les athlètes gay. « Nous avons besoin d’athlètes gay très célèbres pour prouver que les stéréotypes sont faux. Thorpe est aussi célèbre qu’on peut l’être », déclare le champion au même quotidien australien. Selon lui, le poids des contrats avec les sponsors pèse sur la décision des athlètes de révéler leur homosexualité, en raison du stigma et des stéréotypes encore attachés à l’homosexualité.
Thorpe avait quitté les bassins en 2006, après une carrière époustouflante de 1998 à 2004, mais était revenu à la compétition en 2011. Les résultats n’avaient cependant pas suivi et il avait définitivement raccroché en 2013. Le nageur voulait dire la vérité depuis longtemps, a-t-il déclaré dimanche dans l’entretien du Channel Ten, mais il avait le sentiment de ne pas pouvoir. « Je ne savais pas si l’Australie accepterait que son champion est gay. Mais je dis à l’Australie et au monde que je suis gay et j’espère que cela va faciliter les choses pour d’autres à présent », a-t-il déclaré.
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