A l’occasion de la Journée Internationale contre l’homophobie, biphobie et la transphobie, et en marge de sa « semaine nationale », ce lundi 14 mai, l’association Le Refuge a publié les résultats d’une enquête réalisée gracieusement du 28 au 29 mars 2018 par BVA sur les attentes des Français en matière de « lutte contre l’homophobie », que ce soit par l’État ou les entreprises.
Selon 82% du panel, les propos homophobes ne sont pas assez sévèrement condamnés et lutter davantage contre leur banalisation est « important » pour 90% d’entre eux. 45% des sondés estiment aussi que l’implication des autorités est tout à fait insuffisante. Un constat davantage partagé par les sympathisants de gauche (61%), les moins de 35 ans (59%) et les femmes (52%).
« L’État est très attendu pour combattre l’homophobie ordinaire, la plus difficile à contrecarrer car elle est installée dans les mentalités et comprend une grande part d’informel. C’est un terrain qu’il a encore peu investi », analyse Erwan Lestrohan, directeur d’études chez BVA, interrogé par l’AFP.
Pour 84% des Français, l’exécutif doit en outre soutenir la mise en place de dispositifs d’accueil spécifiques pour les jeunes rejetés par leurs parents en raison de leur homosexualité. Et, dans un contexte de fortes réserves sur l’accueil des migrants en France, 58% des sondés estiment que la France doit faciliter l’accueil des demandeurs d’asile LGBT+, persécutés dans leur pays.
Le jugement est encore plus sévère à l’attention des entreprises, insuffisamment investies pour 72% des personnes interrogées. Des chiffres qui précisent « le potentiel de progression qui existe encore dans la prise en compte de cette thématique par le monde professionnel, un jugement plus fortement émis par les employés et ouvriers », et par les femmes (79%). Positions partagées par 76% des salariés du privé contre 68% dans le public.
Constat de 15 ans d’engagement en faveur des jeunes, 58% des Français connaissent Le Refuge (contre 34% en 2013), et 83% déclarent en avoir une bonne image. Dans le détail, il est intéressant de noter que la notoriété de l’association, plus importante chez les Franciliens (71%), les moins de 35 ans (69%) et les cadres (69%), s’est faite parallèlement à une progression de la connaissance de sa mission sociale.