Lyon aime cultiver les paradoxes. Ville où le tissu associatif gay et lesbien a toujours été très présent, la capitale des Gaules abrite aussi les mouvements homophobes les plus vivaces. Plusieurs organisations d’extrême-droite ont ainsi profité des récentes manifestations contre le « mariage pour tous » pour rappeler leur rejet des homosexuels.
« Lyon, catholique et conservatrice, aime la discrétion et préfère les homos dans les placards, estime Michel Chomarat, chargé de mission « Mémoire » à la Ville de Lyon. Tout était donc réuni pour qu’il y ait un rapport de forces, et ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Frigide Barjot est Lyonnaise », ajoute-t-il.
« Entre deux chaises »
Si des tensions sont toujours latentes, les associations sont quant à elles plutôt satisfaites de l’action de la municipalité en faveur de leur cause. En 2013, la Ville a d’ailleurs voté un budget de 40 500 euros destiné à la thématique « discrimination LGBT« . « Nous nous sentons soutenus, il n’y a pas de problèmes à ce niveau-là », confirme Myriam Petit, déléguée Lyon/Rhône-Alpes du Refuge, qui vient en aides aux jeunes victimes d’homophobie dans le cadre de leur propre cellule familiale.
Mehdi, 22 ans, a connu cette situation. En juillet dernier, il est mis à la rue par sa mère après que cette dernière a eu connaissance de son homosexualité. Lui juge que Lyon est une ville « gay acceptable » mais qui demeure « entre deux chaises », eu égard aux violents affrontements lors des défilés anti mariage pour tous.