Dans une vidéo de 18 secondes, non datée et publiée sur les réseaux sociaux, deux hommes en uniforme de l’armée malawite frappent une femme transgenre. Le premier utilise un fouet en cuir, souvent utilisé par les forces de sécurité, tandis que l’autre maintient la victime au sol, en la giflant.
Les images, devenues virales, ont été filmées dans une caserne de la capitale Lilongwe. La communauté LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) pointe le traitement réservé aux minorités dans ce pays.
Mais l’armée réfute tout comportement transphobe. Selon son porte-parole, Paul Chiphwanya, la personne a été frappée « parce qu’elle a volé une voiture appartenant à un officier de l’armée », et non pas en raison de son identité sexuelle ou de genre. Aucune plainte n’aurait d’ailleurs été déposée dans cette affaire.
La coordonnatrice résidente des Nations Unies, Maria Jose Torres, a toutefois exprimé son « inquiétude » à l’AFP et appelé les autorités à enquêter. « En vertu de la loi malawienne, l’agression physique est un crime ! »
Dewa Mavhinga, directeur de l’organisation Human Rights Watch (HRW) pour l’Afrique australe, a également dénoncé de « graves violations des droits humains ». Et la militante malawite LGBT Beatrice Mateyo, responsable d’une Coalition pour l’émancipation des femmes et des filles, rappelle que « les hommes en uniforme sont censés être les premiers à protéger les droits des autres, indépendamment de leur orientation de genre et de sexe ». Ils « auraient dû suivre les moyens légaux pour résoudre la situation et non pas faire la loi eux-mêmes », a-t-elle insisté.
Le code pénal du Malawi criminalise les relations homosexuelles comme une « infraction contre nature », passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison.