La junte militaire du Mali, dirigée par le colonel Assimi Goïta, président par intérim et auto-promu général en octobre 2024, a adopté une loi criminalisant l’homosexualité, désormais considérée comme un « attentat à la pudeur ». Cette législation, entrée en vigueur le 13 décembre 2024, impose une peine de 7 ans de prison et une amende de 500 000 francs CFA (environ 766 euros), dans un pays où le revenu annuel moyen est particulièrement faible (870 USD en 2023).
Le texte punit également tout acte ou propos perçu comme une approbation ou une promotion de l’homosexualité, même dans des contextes privés. Sa formulation vague ouvre la voie à des interprétations arbitraires, exposant ainsi les citoyens à des poursuites injustifiées et exacerbant la stigmatisation.
Depuis le coup d’État de mai 2021, le Mali est dirigé par un gouvernement militaire cherchant à renforcer son emprise sur le pays. Dans un contexte marqué par les insurrections islamistes et des tensions internes, la junte utilise des enjeux sociétaux sensibles pour rallier une partie de la population à sa cause, souvent au détriment des droits fondamentaux.
Avec cette nouvelle loi, le Mali rejoint la liste des 65 pays où l’homosexualité est encore criminalisée.
Cette législation intensifie la marginalisation des personnes LGBTQ+ au Mali. Elle nourrit la peur, limite leur accès à des services essentiels, notamment en matière de santé, et les expose à des violences accrues. En stigmatisant davantage ces populations, la loi risque encore de compromettre les efforts de prévention et de dépistage du VIH.
Les organisations de défense des droits humains appellent la communauté internationale à réagir fermement. Elles incitent les partenaires du Mali à utiliser tous les leviers diplomatiques afin de pousser la junte à réviser cette loi et à respecter les droits fondamentaux de ses citoyens.
Sans une action rapide, cette criminalisation pourrait non seulement isoler davantage le Mali sur la scène internationale, mais aussi aggraver la souffrance de ses citoyens les plus vulnérables et inciter d’autres pays à adopter des mesures similaires.