Les organisateurs ont revendiqué 1,4 million de personnes à Paris, la police en dénombre 300 000 : « Les chiffres définitifs seront communiqués en début de semaine prochaine, après visionnage de l’ensemble des films de la manifestation », a déclaré un porte-parole de la préfecture de police de Paris.
Rappelons que les opposants au mariage pour tous avaient affirmé, lors de leur précédente manifestation le 13 janvier, avoir rassemblé 800.000 puis un million de personnes, et plus, contre une estimation de la police de 340 000.
Ce dimanche, ce sont les gaz lacrymogènes qui ont été dispersés à plusieurs reprises pour « maintenir les manifestants » qui voulaient accéder aux Champs-Elysées, alors que la foule devait rester massée sur un axe de près de 5 km entre la Défense et la place de l’Etoile.
« Entre 100 et 200 personnes ont tenté de forcer un barrage pour rejoindre les Champs-Elysées ». Les gendarmes mobiles ont été « obligés de répondre en utilisant des gaz aérosols pour qu’ils ne puissent pas accéder à ce périmètre interdit » aux organisateurs de la manifestation, a ajouté le porte-parole de la préfecture.
« Hollande dictateur! », scandaient ces manifestants, en grande majorité des jeunes, avant d’entonner La Marseillaise. De nombreux badauds restaient sur place. « Libérez les Champs ! », criaient d’autres. « C’est honteux », a crié une sexagénaire, au sein d’une foule composée de nombreuses familles avec enfants.
Le président de l’UMP Jean-François Copé, présent à la manifestation contre le mariage homosexuel à Paris, a rapidement réagi. « Je veux dire mon indignation en apprenant qu’on avait utilisé, semble-t-il, des gaz lacrymogènes contre des familles qui étaient présentes avec leurs enfants et qu’un certain nombre avaient été gazées », a-t-il déclaré, depuis la place de l’Etoile. « Je les ai vues. Je les ai croisées dans le cortège et je demande à François Hollande de rendre des comptes aux Français sur les agissements qui ont été commis et ont conduit à l’utilisation de gaz lacrymogènes contre des familles avec des enfants », a-t-il ajouté.
Pour Valls, la manif pour tous « a parfois échappé aux organisateurs »
« Ils ont été débordés par des groupes extrémistes« , juge le ministre de l’Intérieur, après plusieurs incidents en marge du cortège. « Il peut y avoir ici ou là quelques contusions, j’entends les cris d’orfraies », a rétorqué le ministre. Pour cette manifestation, 2.000 hommes et femmes étaient engagés pour la sécurité : « Les forces de l’ordre se sont comportées de manière républicaine avec beaucoup de sang froid ».
Au même moment en début de soirée, les forces de l’ordre évacuaient plusieurs centaines de manifestants particulièrement déterminés. Manuel Valls a évoqué des « dizaines d’interpellations » sans détail, mais ce nombre pourrait grimper dans la soirée.
Interrogé sur les chiffres divergents sur le nombre de manifestants -les organisateurs avancent 1,4 million et la police 300.000 dans une première estimation- Manuel Valls a affirmé : « 300.000 personnes, c’est tout à fait important, mais la manière dont la préfecture comptabilise les manifestants n’est remise en cause par personne. Nous avons besoin encore une fois, surtout de la part des politiques et des parlementaires, de saluer le sang froid des forces de l’ordre », a-t-il ajouté, alors que le président de l’UMP a pris prétexte des incidents pour regretter que la police ait utilisé les aérosols.
Terry G.