Le cortège du Front national a eu, lors de la « Manif pour tous » dimanche 13 janvier, un invité surprise: Nick Griffin, le chef du British National Party (BNP), la formation d’extrême droite britannique. M. Griffin a ainsi défilé, ceint de son écharpe bleue de député européen, plusieurs heures en tête de cortège, non loin de Bruno Gollnisch ou encore des députés Gilbert Collard et Marion Maréchal Le Pen.
Le patron du BNP est un personnage sulfureux, aux amitiés marquées, de David Duke, du Ku Klux Klan, à Louis Farrakhan, le leader noir raciste et antisémite de la Nation of Islam.
En Grande-Bretagne, la BBC a relevé une série de déclarations négationnistes, antisémites ou racistes de M. Griffin dans les années 1990. Depuis, il dit s’être éloigné de ces positions. En octobre 2012, il s’est fait remarquer en appelant ses militants sur Twitter, à manifester devant le domicile d’un couple homosexuel dont il avait divulgué l’adresse sur le réseau social.
Cette venue embarrasse le FN. Louis Aliot ne veut faire « aucun commentaire », assurant qu’il ne sait pas qui c’est. Nicolas Bay, organisateur du cortège frontiste, assure ne pas savoir à quoi il ressemblait. « Le FN ne partage pas les positions de M. Griffin et de son parti sur un certain nombre de sujets. Nous n’avons plus de partenariat avec le BNP, il ne fait pas partie des contacts officiels », ajoute le secrétaire général adjoint.
C’est en fait par Bruno Gollnisch que Nick Griffin a rejoint le cortège FN. « Il m’a appelé la veille au soir pour me dire qu’il voulait venir, je lui ai dit de nous rejoindre », raconte l’eurodéputé qui n’a prévenu personne du FN. « C’est un ami, nous nous cotoyons tout le temps au Parlement européen », ajoute-t-il.
Le BNP de Nick Griffin fait encore partie de l’Alliance européenne des mouvements nationaux, (AEMN), lancée par Bruno Gollnisch et qui regroupe de nombreux groupuscules radicaux au niveau européen. Si Marine Le Pen et le FN n’en font plus partie, M. Gollnisch et Jean-Marie Le Pen, y appartiennent encore.