Le ministère public a requis vendredi 7 juin un mois de prison avec sursis à l’encontre de frère François, qui comparaissait devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences à l’issue d’une manifestation contre le mariage pour tous, l’ecclésiastique contestant les faits.
Frère François, qui a comparu en soutane devant le tribunal correctionnel de Paris pour violences à l’issue d’une manifestation contre le mariage pour tous, était accusé de s’être opposé à l’interpellation d’un jeune homme lors d’incidents qui ont suivi la manifestation du 21 avril. Ce soir-là, quatre religieux emmenés par l’abbé Beauvais de l’église parisienne intégriste de Saint-Nicolas-du-Chardonnet étaient présents après l’ordre de dispersion de la manifestation.
Le ministère public avait demandé la requalification des faits de violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique en rébellion, demande appuyée par l’avocat des deux policiers qui s’étaient constitués partie civile. « Il nous a tous mis en danger par son action », a affirmé le policier présent à l’audience. Selon lui, en s’opposant à l’interpellation, frère François a retardé les policiers dans leur progression, alors même qu’une cinquantaine de personnes s’approchaient d’eux et qu’ils recevaient des projectiles lancés par les manifestants. « Cela aurait pu être bien plus grave », a-t-il expliqué. Les deux policiers demandaient 1 euro à titre de réparation du préjudice subi.
« DÉMESURE DANS CES POURSUITES »
Frère François a contesté les faits, assurant qu’il n’avait pas tenté de s’interposer. « Je n’ai pas poussé », a-t-il affirmé. Trois vidéos des faits ont été projetées à l’audience. Sur certaines images, l’ecclésiastique semble effectivement résister à la progression des CRS qui tentent d’amener le jeune homme à couvert. Relevant qu’il y avait eu « résistance physique active », le représentant du ministère public a requis un mois de prison avec sursis. « Les circonstances le légitiment », a-t-il justifié.
« Je trouve qu’il y a une démesure dans ces poursuites », a soulevé l’avocat de frère François, Jérôme Triomphe, qui a demandé la relaxe. Il a rappelé que le jeune homme, mineur, qui avait reçu le soutien de frère François lors de son interpellation n’avait, lui, pas été poursuivi. A part pour contester les faits, frère François ne s’est pas exprimé. Il appartient à la communauté des catholiques traditionalistes de la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X (FSSPX). La décision a été mise en délibéré au 18 juin.