Cette réunion devait permettre que les futures manifestations soient «faites dans le respect du droit, en faisant en sorte que chaque organisateur soit bien en face de ses responsabilités», a expliqué Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre. La prochaine manifestation nationale contre le mariage gay est prévue ce dimanche alors que le vote solennel aura lieu mardi prochain à l’Assemblée nationale.
« Nous sommes très contents » que le gouvernement ait décidé « d’entrer dans le dialogue » et, « après avoir pris la mesure du mouvement (contre le mariage homosexuel), ait décidé de l’organiser » avec nous, a déclaré après la rencontre la porte-parole du collectif, Frigide Barjot.
« Techniquement, il y aura des réunions préalables » avec les forces de l’ordre et « tout sera fait pour que les groupuscule soient mis à l’écart », a-t-elle ajouté.
« Nous pouvons appeler la population à venir défiler (…), le ministère de l’Intérieur a pris des mesures pour que tout se passe bien, nous mettrons tout en oeuvre avec les forces de d’ordre pour qu’il ne se passe plus rien », a-t-elle aussi déclaré, en saluant le « geste d’apaisement du gouvernement ».
La porte-parole a ajouté qu’il y aurait une « charte de comportement » pour éviter des atteintes « contre les biens et les personnes » durant les manifestations.
« Le ministre de l’Intérieur ne fait aucun amalgame entre ceux qui expriment une opinion, leur désaccord avec le mariage pour tous, et les groupes radicaux d’extrême droite, qui cherchent à déstabiliser les institutions », insiste le ministère dans un communiqué.
Il rappelle toutefois « les responsabilités qui incombent à tous les organisateurs de manifestations dans les choix d’organisation et de dispersion, y compris l’obligation de déclaration préalable, qui permet de mieux sécuriser ».
« Ces derniers jours, des groupes radicaux ont accentué leur action, n’hésitant pas à mettre en cause ou à menacer élus de la République ou personnalités engagées », rappelle l’Intérieur, dénonçant des « comportements inacceptables » qui « doivent être condamnés par tous les républicains ».
« Si le ministre de l’Intérieur a pour mission de garantir le droit de manifester, il sera extrêmement ferme devant les débordements de violence, qui ne sauraient être tolérés dans notre démocratie », prévient le ministère.
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault avait annoncé à l’Assemblée nationale cette rencontre afin de permettre que les futures manifestations à l’appel du collectif soient « faites dans le respect du droit » et de « l’ordre républicain ».
La « Manif pour tous » a par ailleurs appelé à se rassembler « tous les jours » à 19H00 « pendant la durée des débats » non loin de l’Assemblée nationale, qui examine à partir de mercredi le texte sur le mariage homosexuel. Elle maintient des manifestations nationales les 21 avril et 26 mai.
A la sortie, Frigide Barjot a exprimé sa satisfaction que le gouvernement ait décidé «d’entrer dans le dialogue». «Techniquement, a-t-elle ajouté, il y aura des réunions préalables» avec les forces de l’ordre et «tout sera fait pour que les groupuscule soient mis à l’écart».