« Manifeste Femelliste » : Plainte contre Dora Moutot et Marguerite Stern

Quatre associations LGBT+, STOP homophobie, Mousse, l’Inter LGBT et Famille LGBT+, portent plainte ce mardi 21 mars contre Dora Moutot et Marguerite Stern pour « injures et provocations publiques à la haine ou à la violence » contre les personnes transgenres.

Dora Moutot et Marguerite Stern, blogueuses françaises, ont récemment lancé un « Manifeste Femelliste », sur le site www.femelliste.com, où sont explicitées leurs positions essentialistes contre les personnes transgenres, déjà victimes, pour la majorité, de discriminations, propos haineux et autres violences physiques ou verbales, particulièrement les jeunes.

Ce manifeste contient notamment les propos suivants :

« Actuellement nous nous retrouvons dans une situation où des hommes “femme trans” exigent d’avoir accès à nos espaces : ils remportent des compétitions sportives dans la catégorie de femme, sont incarcérés dans les prisons pour femmes et vont parfois jusqu’à violer leurs co-détenues, sont autorisés à pénétrer dans nos espaces non-mixtes (vestiaires, toilettes, centres pour femmes victimes de violences). »

« Au nom de quoi la peur des femmes trans d’être moquées dans les toilettes des hommes devrait-elle primer sur celle des femmes d’être violées ? »

« Bien entendu, toutes les personnes trans ne sont pas des prédateurs, mais nous sommes forcées de nous méfier car le transgenrisme peut être instrumentalisé par n’importe quel homme pour accéder aux espaces des femmes. »

Notons que sur le réseaux sociaux, elles utilisent en permanence l’argument d’une personne trans qui aurait agressé une femme cis aux États-Unis pour se justifier.

Comme le souligne Etienne Deshoulières, avocat des associations, « Ce n’est pas parce qu’une personne transgenre a agressé, une fois, une femme cisgenre dans un espace réservé aux femmes qu’il faudrait « se méfier » désormais de toutes les personnes transgenres et leur refuser l’accès aux toilettes des femmes. L’argument n’est pas logique. Pareillement, ce n’est pas parce qu’un blanc s’est fait agresser une fois par un noir aux États-Unis que tous les blancs devraient désormais se méfier de tous les noirs en France. »

Des propos qui alimentent la haine transphobe à des niveaux jamais constatés auparavant en France, avec des amalgames appelant même au génocide.

Voilà pourquoi, STOP homophobie, Mousse, l’Inter et Famille LGBT+ portent plainte pour injures et provocations publiques à la haine ou à la violence à l’égard d’un groupe de personnes à raison de leur identité de genre.

Selon le rapport de 2020 sur les LGBTphobies de notre consœur SOS Homophobie, 28% des personnes transgenres disent ainsi avoir perdu un travail à cause de leur transidentité. 44,54 % déclarent avoir subi des propos ou des actes transphobes de la part des administrations publiques.
Les situations sont diverses et les témoignages éclairent aussi bien la « difficulté à récupérer un colis » que « les complications à la douane » ou « l’accueil dans les hôpitaux », les rapports avec « la sécurité sociale », « l’université » ou encore « la mairie ».

Les enfants et adolescents trans sont en outre parmi les populations les plus discriminées et les plus violentées en France :
– 6 jeunes trans sur 10 subissent des violences intrafamiliales,
– 1 sur 5 est rejeté du domicile parental, 1 sur 2 subit des harcèlements et violences à l’école,
– 4 sur 10 ont déjà tenté de se suicider.