Soirée qui finit en sang et fracas en plein Paris.
Depuis la dispersion des participants de la Manif pour tous, un tout autre défilé s’était organisé du côté de l’esplanade des Invalides, celui des casseurs (400 à 500 militants radicaux selon la préfecture de police de Paris) qui s’opposent aux forces de police.
« Plusieurs centaines de manifestants, certains masqués, d’autres casqués, se sont rassemblés peu avant 20h30 à l’entrée de la rue de l’Université, face aux forces de l’ordre, en scandant : Ça va péter, ça va péter», «Dictature socialiste», «Hollande démission!» ou «Journalistes collabos».
Peu avant 22h, les incidents se poursuivaient sur une grosse moitié de l’Esplanade des Invalides. «La France aux Français!», scandaient plusieurs dizaines de manifestants. «Police et journalistes, à la solde de la juiverie internationale», lâchait l’un d’eux. Selon le directeur de cabinet du préfet de police Laurent Nunez, qui s’exprimait sur I-Télé, «400 à 500 jeunes» fauteurs de troubles «extrêmement violents» étaient en cause.
Des projectiles ont été lancés en direction des forces de l’ordre et des journalistes, surtout des bouteilles de bière mais aussi quelques pavés. Des journalistes ont été coursés. Légèrement blessé, un photographe de l’AFP a été soigné sur place par la Croix Rouge. Des barrières métalliques ont été jetées sur les CRS et les gendarmes mobiles, des fumigènes allumés et lancés.
96 interpellations
Harcelées par ces opposants violents au mariage homosexuel qui n’hésitent pas à aller au contact, les forces de maintien de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes pour se dégager, couvrant l’esplanade de fumée. Des mouvements de foule épisodiques ont été déclenchés au rythme des charges et des contre-charges.
Plusieurs personnes ont été interpellées. «Ca vous osez pas le faire en banlieue, salauds!», leur criaient des personnes assistant à ces arrestations, tandis que d’autres entonnaient la Marseillaise. Peu avant 22h, les forces de l’ordre encerclaient les personnes présentes sur l’Esplanade des Invalides.
Vers 23h, présentes en nombre, les forces de l’ordre encerclaient les derniers irréductibles, leur demandant de quitter les lieux. Une vingtaine d’interpellations ont été effectuées en lien avec ces violences. Avant ces incidents, Manuel Valls avait annoncé que 96 personnes avaient été interpellées en marge des cortèges, «dont des militants des Jeunesses Nationalistes et de l’Oeuvre Française qui refusaient de se disperser à l’issue de leur rassemblement».
Manuel Valls condamne «avec force» les violences
Le ministre de l’Intérieur a ensuite condamné «avec force» les violences commises ce dimanche soir, causées par «plusieurs centaines d’individus, pour la plupart issus de l’extrême droite et de la mouvance identitaire». Selon un communiqué de l’Intérieur, «ces incidents ont été provoqués par plusieurs centaines d’individus, pour la plupart issus de l’extrême droite et de la mouvance identitaire, qui ont agressé violemment des policiers, dont quatre ont été blessés, des gendarmes, ainsi que des journalistes».
«Ces échauffourées prouvent clairement que le dispositif de sécurité conséquent mis en place à l’occasion de cette journée de contestation était pleinement justifié», poursuit le ministre qui a «rendu hommage» aux 4.500 policiers et gendarmes qu’il avait mobilisés. Manuel Valls a également relevé l’importance du «suivi en amont de groupes à risques qui a conduit à l’interpellation dès samedi soir de 62 individus, dont 56 ont été placés en garde à vue» pour avoir pris part à une manifestation surprise sur les Champs-Elysées.
«Ce travail d’anticipation, de renseignement, et d’interpellations, mené en parfaite coordination avec le parquet de Paris était plus que nécessaire. Conjugué aux nombreuses et indispensables mises en garde des pouvoirs publics, il a empêché tout débordement lors du défilé des trois cortèges jusqu’à l’esplanade des Invalides», selon le ministre de l’Intérieur.