Interrogé dimanche, le ministre Benoît Hamon a plaidé pour la mise en oeuvre des réformes « sociétales » promises par François Hollande, repoussant les arguments de ceux, notamment à droite, qui affirment que « ça n’était pas le moment ».
« Je ne vois pas en quoi la crise nous empêcherait de légiférer », a déclaré le ministre délégué à l’Economie sociale et solidaire, interrogé dans le Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien-Aujourd’hui en France/i-Télé.
Si « c’est incontestable » qu’une réforme comme le mariage pour tous « interroge les consciences et les convictions », a-t-il poursuivi, « c’est le bon moment (de la faire) parce que c’est le moment où un gouvernement légitimement élu (…) met en oeuvre ses choix ». Il s’agissait d’un engagement de campagne de François Hollande. Le projet de loi sera présenté mercredi.
Pour Benoît Hamon, « il ne faut pas opposer la gauche sociale et la gauche sociétale. C’est pas parce qu’on fait avancer les libertés, l’égalité pour tous d’un côté qu’on abandonne pour autant la nécessité d’améliorer le pouvoir d’achat des salariés. On marche sur nos deux pattes », a-t-il expliqué.
« Ce n’est pas parce que c’est la crise que c’est pas le moment de légiférer dans le domaine individuel », a insisté le ministre, en se disant aussi favorable à l’octroi du droit de vote aux étrangers extra communautaires pour les élections locales.
Sur ce sujet, « il faut qu’on engage le travail de conviction tout de suite », selon lui. Il a rejeté l’argument brandi par certains à l’UMP selon lequel la réforme encouragerait le communautarisme. « L’immense majorité de nos compatriotes d’origine étrangère ne se prononcent pas (…) en fonction de leur religion mais en fonction de leurs conditions d’existence », a dit Benoït Hamon.
A propos des droits des homosexuels, le ministre s’est déclaré « plutôt favorable » à la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de lesbiennes. Faut-il que ce soit dans la loi ? « Il faut qu’on en discute », a-t-il répondu.
Benoît Hamon s’est en revanche déclaré « très défavorable à la GPA (gestation pour autrui, ndlr), les mères porteuses. Ce droit à disposer du corps d’un autre pour avoir un enfant me gêne, m’embarrasse ».
« Cette idée selon laquelle, dans une société moderne, on pourrait créer un droit à l’enfant, c’est-à-dire qu’il reviendrait à la société de tout mettre en oeuvre pour que celui qui veut un enfant puisse avoir un enfant (…) c’est quelque chose qui me choque », a-t-il encore dit.