Le nonce apostolique au Royaume-Uni veut s’allier aux musulmans et aux juifs pour combattre le projet de loi en phase de consultation.
Le règne de Benoît XVI n’a pas vraiment placé, jusqu’ici, l’œcuménisme au sommet de ses priorités. Sauf quand il y a péril en la demeure. Et c’est bien le cas, aux yeux du Vatican, avec le plan du gouvernement britannique d’instaurer l’égalité des couples devant le mariage, une mesure actuellement en phase de consultations.
Ainsi l’archevêque Antonio Mennini, ambassadeur du Pape au Royaume-Uni, a-t-il récemment appelé les communautés musulmanes, juives et chrétiennes d’autres dénominations à faire front contre les « courants politiques et culturels puissants » visant à redéfinir le mariage.
Devant les évêques du pays réunis fin avril, le nonce apostolique a préconisé de trouver « des soutiens parmi les gens d’autres fois » pour mener à bien cette « campagne longue et probablement difficile », nous apprend le Telegraph.
Réponse positive de l’Archevêque Peter Smith, numéro 2 de l’Eglise : il faut travailler avec « quiconque est d’accord avec nous sur le fait que la redéfinition du mariage n’est pas une bonne chose pour la société et apportera davantage de confusion. »
Le prélat italien a estimé que le clergé de l’Eglise d’Angleterre et le Grand Rabbin étaient sur la même longueur d’ondes – bien que ces derniers se soient abstenus d’entrer dans le débat jusqu’à présent, note le quotidien. Par ailleurs, le Conseil musulman de Grande-Bretagne a fait entendre son hostilité au plan, comme différentes organisations islamiques locales et la communauté sikh. A l’inverse, des mouvements chrétiens et juifs libéraux ont apporté leur caution au projet du gouvernement conservateur de David Cameron.
A cette occasion, la hiérarchie catholique a rappelé aussi rappelé le « droit » des écoles religieuses à promouvoir cette position contre le mariage des couples de même sexe. Elle répondait aux accusations d’endoctrinement portées contre un institut de la banlieue de Londres qui a invité des élèves dès 11 ans à signer une pétition contre le projet de loi. Une enquête officielle a été ouverte sur ces agissements.