Concert de klaxons, drapeaux bleus, blancs, roses et voiture de mariés: plus de 200 opposants au mariage homosexuel ont organisé dimanche un «happening» sur les Champs Elysées. Ils étaient environ 250 à bloquer momentanément la célèbre avenue de la capitale, de source policière. Frigide Barjot, la figure de proue des opposants au texte sur le mariage homosexuel, a évoqué de son côté la présence de «plus de 400 voitures».
Rendez-vous avait été donné à la presse au petit matin devant le Conseil d’Etat, près du Palais-Royal. Frigide Barjot y a réclamé que le Conseil rende public son avis sur la question qu’elle juge «tenu secret» et ce qui illustre, dit-elle, une «volonté de ne pas dire la vérité aux Français». Selon elle, «la plus haute juridiction de l’ordre judiciaire administratif a rendu un avis qui dit clairement les choses sur le fait que le mariage a été explosé par la volonté d’égaliser les couples de même sexe avec les couples de sexe différents».
Les membres de l’institution y «soulignent que cela crée une différenciation irréductible entre les mariages de personnes de sexe différent et les mariages de personnes de même sexe en faisant disparaître la présomption de paternité. C’est très grave», dit-elle. «Il va falloir le dire aux Français, cette loi institue que la filiation est changée et que donc la PMA (procréation médicalement assistée) et la GPA (gestation par autrui) se trouvent inévitables», poursuit-elle, bien que ces questions ne figurent pas dans le texte.
Après une escale au pied de l’obélisque de la place de la Concorde, où les militants ont notamment brandi devant ce symbole phallique une pancarte «Y a pas d’ovules dans les testicules», ils ont remonté la plus célèbre artère parisienne en chantant la Marseillaise ou des slogans comme «Les Français parlent au François» et «Hollande, ta loi, on n’en veut pas».
Un couple de mariés a alors rejoint le cortège à bord d’une voiture décapotable, un jeune maire célébrant fictivement leur mariage en lisant les articles du code civil, qui sera amené à être modifié avec le projet. Le débat-marathon sur le projet de loi s’est achevé samedi après environ 110 heures de discussions. Le projet de loi doit être voté mardi en première lecture par les députés.