On ne l’avait pas beaucoup entendu jusqu’à présent. Mais le député d’extrême droite Jacques Bompard (non inscrit, Vaucluse) répond présent pour la bataille parlementaire sur le « mariage pour tous » qui démarre mardi 29 janvier à l’Assemblée nationale.
La teneur des 32 amendements (sur les 3 298 recevables sur le texte) qu’il a signés le laisse supposer. Puisque ce nouveau mariage doit être « pour tous » alors qu’il le soit réellement, suggère, provocateur, l’élu d’extrême droite.
Ainsi propose-t-il de légaliser les mariages polygames (amendement n° 4661) pour « étendre à toutes formes de couples et à toutes formes d’amour la possibilité de contracter mariage » ou d’autoriser les mariages pour les mineurs ou entre, par exemple, une tante et son neveu (n° 4662 et 4668) car « pour supprimer toute forme de discrimination, il conviendrait à toutes les formes de famille, sans distinction de sexe, d’orientation sexuelle, d’origine, de nombre, d’âge ou de lien de parenté ».
M. Bompard suggère aussi de donner à l’enfant né du mariage « le prénom de l’officier de l’état civil qui reçoit la déclaration » (n° 4672). Ultime provocation, il préconise de supprimer le mariage (n° 5194) car « c’est une affaire privée qui ne concerne pas l’Etat ».
« IMMIGRATION NUPTIALE »
De leur côté, Marion Maréchal-Le Pen (Vaucluse) et Gilbert Collard (Gard), ont eu la même idée que les élus UMP Henri Guaino (Yvelines) ou Luc Chatel (Haute-Marne) pour les mariages avec des étrangers. Ils proposent la suppression d’un alinéa adopté en commission des lois et qui prévoit qu’un Français puisse se marier avec un étranger de même sexe, même si la loi de l’Etat de ce dernier ne le permet pas.
« Cet article ouvrirait donc la voie à une immigration nuptiale », estiment les deux élus frontistes quand Henri Guaino s’inquiète, pour sa part, des « flux d’étrangers qui pourraient vouloir venir se marier en France du fait de ces nouvelles dispositions ». Un amendement, cosigné lui par Gilbert Collard et des élus UMP, vise à autoriser le mariage dans une commune autre que celle de résidence des époux pour permettre une certaine liberté de conscience aux maires.
La guerilla parlementaire ne fait que commencer. Fin théorique des débats à l’Assemblée nationale, mi-février.