Des échauffourées ont eu lieu mercredi soir à Paris en marge d’une nouvelle manifestation de militants hostiles au vote de la loi sur le mariage pour tous. 11 personnes ont été placées en garde à vue. A Lille, un bar gay a été saccagé.
Dans un Palais Bourbon entouré par les forces de l’ordre, les députés ont entamé la seconde et très vraisemblablement dernière lecture de la réforme ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe. Il y a eu encore des manifestations mais aussi des violences à Paris, ou à Lille. Le mouvement se tend avec une autre grosse manifestation prévue dimanche prochain.
Un bar gay saccagé. Un bar gay de Lille a été saccagé mercredi soir par un groupe de quatre hommes qui ont insulté les clients et les patrons de l’établissement. Les quatre individus qui ont agressé les personnes présentes ont été placés en garde à vue, indique la Fédération LGBT dans un communiqué. Les quatre agresseurs ont jeté le mobilier du bar contre la vitrine et les clients en proférant des injures homophobes avant d’être mis en fuite par les clients. Ils auraient été repérés peu de temps après et interpellés.
Echauffourées à Paris, onze arrestations. Des échauffourées se sont déroulées mercredi soir à Paris en marge d’une manifestation d’opposants au mariage homosexuel près de l’Assemblée nationale où se poursuivait l’examen en seconde lecture du projet de loi avant une dispersion complète vers minuit et demi. Onze personnes ont été interpellées. Plus tôt dans la soirée, 24 autres personnes qui tentaient de mener une contre-manifestation aux cris de « pas de fachos dans nos quartiers » avec une banderole « L’homophobie tue », avaient déjà été interpellées, selon la police.
La Manif pour tous poursuit ses rassemblements devant l’Assemblée. Au cours de la soirée, plusieurs milliers d’opposants au mariage homosexuel ont défilé en direction de l’Assemblée nationale. Partis comme la veille de Sèvres-Babylone, dans le centre de Paris, les manifestants – 2.400 selon la police, 8.000 selon les organisateurs.
Même chose en province. Pour la première fois, la Manif pour tous a mobilisé plusieurs centaines de manifestants en province. A Toulouse, ils seraient environ 250 selon la police et un millier selon les organisateurs à s’être rassemblés place du Capitole. « Mariage homo, on n’en veut pas », « Taubira t’es foutue, les Français sont dans la rue », scandaient les manifestants. Entre 400 et 450 personnes selon la Police et un millier selon La Manif pour tous ont défilé bruyamment dans les rues de Bordeaux.
Contre manifestation à Bordeaux. Au même moment, un sit-in contre l’homophobie s’est installé devant l’esplanade des Droits de l’Homme du palais de justice de Bordeaux, à l’appel de la Lesbian et gay-pride (LGP). « Les extrémistes ne nous font pas peur, oui Frigide Barjot vous êtes homophobes », a soutenu Paul Vinot, président de la LGP Bordeaux. Ils étaient 80 selon la police, quelque 300 à 400 personnes, selon les organisateurs.
La seconde lecture du texte au son du « temps des cerises ». Sous l’oeil du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, Christiane Taubira a souligné qu’il « n’y a pas qu’une seule façon de vivre en couple et en famille », prédisant qu' »avec le temps », beaucoup de ceux qui manifestent « consentiront que ce texte ne les privent de rien ». Fredonnant « le temps des cerises » pour décrire des bonheurs futurs, elle s’en est en revanche pris de façon plutôt virulente aux « cracheurs de haine, qui font acte de violence », « aux factieux qui mettent en question les prérogatives mêmes de celles et ceux qui, dans les hémicycles, se font les porte-voix outrés » du mouvement anti-mariage pour tous.
L’UMP se plaint des gardes mobiles et des CRS. Lors de la séance des questions au gouvernement, et dans les couloirs, l’UMP avait fustigé les « provocs » des forces de l’ordre face aux opposants au mariage homosexuel, le ministre de l’Intérieur Manuel Valls répondant qu’elles continueraient d’assurer « l’ordre républicain ». Ils étaient aussi plusieurs à se plaindre d’avoir eu affaire mardi soir aux gardes mobiles et CRS qui évacuaient des manifestants tentant de camper devant l’Assemblée nationale.
Si la droite revient au pouvoir en 2017…Continuant à contester le texte, Christian Jacob a déclaré que « la majorité de demain remettra(it) l’ouvrage sur le métier ». De même, son collègue Hervé Mariton a promis un référendum tandis que Guillaume Peltier, l’un des vice-présidents de l’UMP interrogé dans le Figaro, s’est aussi déclaré pour l’abrogation de la loi en cas de victoire de la droite en 2017.