La semaine dernière, la commission des lois du Sénat avait adopté le projet de loi grâce au renfort de deux sénateurs UMP.
Il est probable que le Sénat donnera son feu vert au projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Les différents groupes de gauche disposent en effet de la majorité absolue au Palais du Luxembourg.
Une surprise n’est toutefois pas à exclure. À la Haute Assemblée, la majorité sénatoriale est modeste – six sièges seulement – et le PS a besoin du concours des communistes, des écologistes et des radicaux de gauche pour faire adopter un texte. Or, un ou deux sénateurs d’outre-mer apparentés PS ou PC pourraient être tentés de s’abstenir, voire de voter contre, comme ce fut le cas de quatre de leurs collègues députés.
De surcroît, il n’est pas sûr que le texte fasse l’unanimité chez les sénateurs radicaux de gauche. Certains d’entre eux bénéficient des voix des grands électeurs UMP qui choisissent ainsi de barrer la route au PS là où la droite ne peut l’emporter. Ces divers gauche pourraient donc hésiter à mécontenter l’aile droite de leur électorat. En privé, Jean-Pierre Chevènement a exprimé ses interrogations sur le texte.
A contrario, quatre sénateurs UMP au moins devraient voter pour: Fabienne Keller, Alain Milon, Christian Cointat et Christophe-André Frassa. Ces deux derniers ont déjà approuvé le projet de loi en commission. Roger Karoutchi, pour sa part, prévoit de s’abstenir, de même que quelques sénateurs centristes.
«Il n’y aura pas d’obstruction systématique pour faire durer les débats de manière déraisonnable, mais nous voulons une discussion de fond», a précisé le président du groupe UMP, Jean-Claude Gaudin. La droite défendra trois motions de procédure et quelque 200 amendements – soit vingt fois moins qu’à l’Assemblée.
Un scénario donne des sueurs froides à l’UMP: l’hypothèse d’un vote très serré où la gauche sénatoriale n’approuverait le texte que grâce au renfort de quelques sénateurs de droite. Il reste que, au plan juridique, un rejet surprise du projet de loi par le Sénat n’empêcherait nullement l’Assemblée d’avoir le dernier mot. La procédure parlementaire s’en trouverait simplement ralentie.
Le cas de figure le plus plausible demeure un feu vert du Sénat au projet de loi après adoption d’amendements. Le texte serait ensuite transmis aux députés pour une deuxième lecture. Avant de revenir au Sénat pour un ultime feu vert.
En commission des lois, le texte adopté grâce à l’appui de deux sénateurs UMP
Avant d’être débattu dans l’hémicycle, un texte doit être examiné en commission. La semaine dernière, la commission des lois du Sénat a adopté le projet de loi sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels grâce au renfort de deux sénateurs UMP des Français de l’étranger, Christian Cointat et Christophe-André Frassa. Le concours de ces deux sénateurs de droite s’est révélé indispensable aux différents groupes de gauche, qui ne disposent que d’une voix de majorité – celle du président – à la commission des lois. En effet, deux sénateurs radicaux de gauche, Nicolas Alfonsi et Pierre-Yves Collombat, réservés sur le projet de loi, n’ont pas pris part au vote. Leur défection n’a pu être compensée que par le soutien des deux UMP.
source:lefigaro.fr