Des élus locaux corses ont affiché dimanche dans Corse-Matin leur opposition au projet de loi sur le mariage homosexuel prévu par le gouvernement au premier semestre 2013, une prise de position qui leur a valu les félicitations de l’Institut Civitas, proche des catholiques intégristes.
« Civitas félicite les élus locaux corses qui osent courageusement proclamer leur hostilité au projet de mariage homosexuel », a affirmé dans un communiqué l’organisaiton catholique qui a lancé le 8 septembre une campagne pour « ‘réinformer » l’opinion publique sur ce sujet ».
Ces déclarations interviennent après la publication dimanche d’un article de Corse-Matin, dans lequel des élus locaux manifestent leur opposition au mariagehomosexuel, certains se disant même prêts à des poursuites pénales pour « désobéissance civile ».
Charles-Antoine Casanova, maire de Guarguale, une petite commune d’une centaine d’habitants en Corse-du-Sud, affirme être « prêt à (s)e soustraire à la loi en refusant d’unir deux personnes de même sexe dans (s)a commune ».
« Une institution comme le mariage ne peut-être soumise aux fluctuations des courants de pensée. Elle se situe bien au-delà des différences religieuses et des clivages idéologiques », a-t-il déclaré au quotidien.
Dans l’article, d’autres maires de petites communes, ainsi que les députés UMP de Corse-du-Sud Laurent Marcangeli et Camille de Rocca Serra, font part de leur opposition au projet de loi, sans aller aussi loin que le maire de Guarguale.
Le nationaliste modéré Jean Biancucci, maire de Cuttoli-Corticchiato, une commune d’un millier de personnes en Corse-du-Sud, a aussi manifesté sa réticence. « Que des gens de même sexe s’aiment, ça ne me dérange pas. Mais à partir du moment où l’on veut entrer dans des actes d’état civil, je suis heurté », a-t-il confié.
Si la loi est adoptée « avec élégance », l’édile assure vouloir déléguer un de ses adjoints pour célébrer le mariage.
De son côté, Civitas encourage les élus locaux, dont les avis varient fortement au sein des formations politiques, à exprimer publiquement leurs convictions dans « ce débat fondamental pour l’avenir de la société ».
L’organisation catholique revendique aujourd’hui 1.200 adhérents et un réseau de sympathisants de 100.000 personnes.