Mariage homo : les antis dégainent leur itinéraire bis

Interdits par la justice de manifester sur les Champs-Elysées ce dimanche, le collectif Manif pour tous devrait se rabattre sur « l’axe Arc de Triomphe – Grande Armée – Porte Maillot ».

« On sort de la préfecture, c’est officiel ! » garantit Frigide Barjot, porte-parole de la Manif pour tous, jeudi 21 mars au matin. Au lendemain de l’interdiction de défiler sur les Champs-Elysées ce dimanche, signifiée par le tribunal administratif de Paris aux antis mariage homo, un compromis aurait finalement été trouvé, à en croire le collectif. « Nous défilerons sur l’axe de l’avenue Charles de Gaulle, de la porte Maillot, de l’avenue de la Grande Armée et de l’Arc de Triomphe. Ce sera la montée du peuple par la Grande Armée », se réjouit Frigide Barjot, tandis que la préfecture de police de Paris se refuse à confirmer l’information dans l’immédiat.

Derrière la satisfaction, l’agacement palpable de devoir se contenter d’une solution au rabais. « Avec les Champs, symbole de l’unité nationale, on avait mis la barre haut », reconnaît Frigide Barjot. Un constat semble-t-il partagé par la préfecture, qui, dès lundi, émettait un arrêté d’interdiction du défilé, incluant l’accès à la place de la Concorde, de l’Etoile et des Invalides. Confirmé par le tribunal administratif de Paris saisi en référé. En vertu d' »une tradition républicaine », une manifestation ne peut se dérouler sur les Champs-Elysées, situés à proximité immédiate de l’Elysée, a justifié Manuel Valls, quand la préfecture pointait « la proximité géographique de plusieurs institutions sensibles » additionnée au plan vigipirate « rouge renforcé ».

Des lieux « associés aux manifestations sociales de gauche »

Des arguments balayés d’un revers de manche par la Manif pour tous qui voit dans cette décision, à l’instar du député de la Drôme et fervent opposant au texte Hervé Mariton, une décision politique. L’accusation « d’attitude peu coopérative », selon les mots du ministre de l’Intérieur, dont aurait fait preuve le collectif dans la recherche d’un compromis, agace d’ailleurs Frigide Barjot. « Nous proposer de nous envoyer à Bastille ou à Nation est une injure », estime-t-elle.  » Nous ne sommes pas des syndicats réclamant une augmentation du pouvoir d’achat. Ces lieux sont associés aux manifestations sociales de gauche et à celles du collectif LGBT. Il faut arrêter de nous prendre pour des crétins ».

Excédés de s’être vus privés de la prestigieuse avenue, certains dans le camp des antis n’ont pas hésité à faire savoir leur mécontentement en saturant plusieurs lignes téléphoniques du ministère de la Justice ce mercredi, rapporte France Inter. « Les plus énervés, ont même proféré des insultes dont certaines, à caractère raciste, visaient la Ministre Christiane Taubira », précise le média. Une publicité dont la Manif pour tous aurait préféré se passer. « Ces insultes sont inadmissibles. Il est scandaleux de s’en prendre à une femme ministre qui ne fait que son travail en défendant la position de son gouvernement », condamne Frigide Barjot. Qui tient à récuser tout malentendu : « Ces gens ne font pas partie de la Manif pour tous ». Le 13 janvier à Paris, le collectif avait rassemblé 340.000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs.

Source : nouvelobs.com