Mariage homo: Philippe Gosselin, le « papiste » décomplexé de l’Assemblée

Philippe Gosselin, député UMP de la Manche, est l’une des révélations du débat sur le mariage et l’adoption des couples homosexuels, dont l’examen à l’Assemblée nationale s’est achevé cette nuit. Fervent catholique, il a mi ses convictions religieuses au service de ce combat contre une réforme qui le heurte profondément.

Il se dit de « la génération Jean-Paul II » comme d’autres de celle de Mitterrand. Philippe Gosselin, 46 ans, député (UMP) de Saint-Lô et maire du village de Remilly-sur-Lozon, assume à 100 % son étiquette de catho pratiquant. « Circonstance aggravante, je suis papiste!, rigole cet ancien élève des Oratoriens, à l’Institut d’Agneaux. Mais attention, je ne porte pas dans l’hémicycle la bannière de l’Eglise. »

Il n’empêche! L’élu consulte régulièrement son évêque par téléphone. Et, au Palais Bourbon, ses prises de position sur les sujets de société s’accordent toujours avec celles de l’institution catholique. Contre l’euthanasie. Contre la théorie des genres dans les manuels scolaires. Et – surtout – contre le mariage homosexuel, dont il a été l’un des hérauts ces derniers jours. Ferraillant contre le texte, défendant ses amendements, jamais avare d’une intervention -c’est lui qui fut à l’origine du fou rire très médiatisé de la ministre de la Justice, Christine Taubira.
« Son catholicisme correspond à sa conviction profonde »

Lycéen, Philippe Gosselin partageait déjà les combats de l’Eglise. Il s’est fait remarquer en cofondant, dans la Manche, le Mouvement des jeunes pour la liberté de l’enseignement, en réaction au projet de loi Savary de 1984. Cette année-là, il participe d’ailleurs aux premières Journées mondiales de la jeunesse à Rome.

Son catholicisme lui rapporte-t-il des voix?  » Probablement dans un certain milieu, mais il correspond avant tout à sa conviction profonde « , estime Jean-François Le Grand, président (ex-UMP) du Conseil général. La preuve? L’intéressé assiste à la messe deux à trois fois par mois dans sa paroisse de Marigny, avec sa femmes et leurs cinq enfants.

Nicolas Barriquand