Camille Bedin, secrétaire nationale de l’UMP, a vu mardi dans les annonces du gouvernement sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels « un contre-feu » de François Hollande pour « détourner du débat économique et social ».
« Ne nous trompons pas, François Hollande essaye d’enfumer les Français sur sa politique économique et sociale et allume un contre-feu avec une mesure sociétale », déclare-t-elle dans un communiqué.
« Les socialistes veulent nous détourner du débat économique et social car ils n’ont à proposer que des mesures périmées (emplois-jeunes) ou des impôts supplémentaires (20 milliards) », estime-t-elle.
« Bien que François Hollande multiplie les ‘comités Théodule’ et autres négociations dans tous les domaines, ne servant qu’à débattre de sujets sur lesquels les réformes sont pourtant évidentes, on remarque que, cette fois-ci, le gouvernement veut passer en force et en rapidité sur des sujets aussi majeurs pour la famille et la société que le mariage et l’adoption par des couples homosexuels », regrette Camille Bedin.
« Face à l’absence de véritable politique économique, l’écran de fumée sociétal est bien léger », juge-t-elle encore.
Pour la sénatrice UMP de Paris, Chantal Jouanno, proche de François Fillon et favorable au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, « personne n’est dupe ». Elle y voit elle aussi « un écran de fumée, destiné à détourner l’attention des 30 milliards » de tour de vis annoncés par le chef de l’Etat.
« Pour autant, l’UMP ne doit pas s’arc-bouter sur une position archaïque » et « l’ouverture du mariage et de l’adoption aux couples homosexuels constitue une reconnaissance de l’égalité des droits entre chaque citoyen », juge l’ancienne ministre, très minoritaire au sein de l’UMP sur ce sujet.
« Ne passons pas pour des ringards. Ne laissons pas la modernité aux socialistes. Ne laissons pas la société évoluer sans nous. Profitons-en au contraire pour débattre véritablement de ce sujet », plaide-t-elle dans un communiqué.
Ce ne doit « pas être des sujets tabous », juge Chantal Jouanno, appelant « les candidats à la présidence de l’UMP à s’exprimer et à se positionner clairement sur le sujet ».