Un amendement sur la procréation médicalement assistée (PMA) va être déposé par les députés PS lors du débat sur le projet de loi sur le mariage homosexuel. Mais une trentaine de députés socialistes refusent de le signer.
Vingt-sept députés PS ont demandé à leur président Bruno Le Roux de ne pas figurer parmi les co-signataires de l’amendement socialiste sur la procréation médicalement assistée (PMA), selon un courrier publié ce jeudi par lemonde.fr.
Un amendement qui sera déposé le 29 janvier prochain lors du débat sur le mariage pour tous.
Dans leur lettre, les 27 députés rappellent à Bruno Le Roux que la PMA pour les couples homosexuels «ne figure pas» dans les 60 engagements de campagne de François Hollande. Effectivement, si le mariage ouvert aux personnes de même sexe et la question de l’adoption figurent parmi les «60 engagements», la promesse de la PMA pour les couples de femmes homosexuelles avait été faite lors d’interviews données notamment aux magazines Grazia et Têtu. «Le président de la République a lui-même déclaré récemment et publiquement sur les antennes que s’il avait voulu la PMA il l’aurait fait inscrire dans le projet de loi. Il ne pouvait pas être plus explicite», ajoutent les élus.
Interrogé, le groupe PS a indiqué que Bruno Le Roux ne souhaitait pas réagir publiquement à ce courrier.
«Division» dans la majorité et l’opposition
Les signataires soulignent qu’ils n’ont «pas du tout apprécié la manière directive qui nous a privés de parole et de débat sur un sujet aussi sensible que la PMA», mercredi lors du vote des députés PS. Le vote en faveur d’un amendement PMA avait recueilli 126 voix contre 61 et 9 abstentions et la réunion de groupe n’avait duré qu’une heure. La veille, une autre réunion avait donné lieu à des débats passionnés sur le sujet.
Pour Gérard Bapt, médecin et élu de Haute-Garonne, cet amendement PMA est «inadapté et mal préparé». «Ajouter cet amendement qui concerne le code de la santé publique, c’est très troublant : le texte sur le mariage homosexuel n’a pas été fait dans cette optique». Enfin, M. Bapt, à l’instar de nombreux autres députés, regrette «la division» que risque d’engendrer l’amendement PMA tant au sein de la majorité que dans les rangs de l’opposition.