Invité ce matin de France-Bleu Périgord, le maire de cette petite commune du Périgord a annoncé qu’il n’y aurait pas de mariage homosexuel dans sa commune. Lui comme ses adjoints le refusent catégoriquement. Jean-Claude Massiou prend le risque d’être poursuivi.
Peu importe que la loi ait été votée, à Abjat-sur-Bandiat, pas question de marier des couples homosexuels. Le maire UMP de cette commune de Dordogne de six cents habitants, Jean-Claude Massiou, et ses adjoints affirment qu’ils refuseront d’appliquer le texte ouvrant le mariage aux couples de même sexe, quels que soient les risques encourus.
Jean-Claude Massiou, qui militait auparavant ouvertement contre l’adoption de la loi, l’a dit très clairement jeudi 24 avril à France Bleu Périgord.
« Je maintiens cette position et mes adjoints également. Je n’ai pas du tout changé d’idée sur le sujet », a-t-il déclaré, précisant que la particularité de sa commune était qu’aucun des officiers d’état civil ne s’exécutera.
« JE FERAI PART DE MON REFUS GENTIMENT »
« C’est sans homophobie ou quoi que ce soit », s’est défendu l’élu. « C’est leur principe : le mariage c’est entre un homme et une femme ».
Pour l’instant, il affirme qu’aucun couple homosexuel n’a fait part de son intention de se marier. Il prévient tout de même : « J’ai toujours reçu les couples désireux de se marier pour un entretien. Je leur ferai part de mon refus gentiment sans aucune agressivité. »
Bien conscient d’encourir pour cela des sanctions, le maire a rappelé le précédent de Noël Mamère, député et maire de Bègles (Gironde), qui avait marié en 2004 un couple homosexuel alors que cela n’était pas légal, et qui n’a pas été sanctionné pour cela.
« Je ferai peut être partie du ‘mur des cons' » du Syndicat de la magistrature (SM), en référence aux images d’un mur de photos dans les locaux du SM qui a suscité l’indignation, a ajouté le maire, soulignant qu’il ne changera pas pour autant de position.
Le maire d’Adjat sur Bandiat risque trois ans de prison et 45.000 euros d’amende.