Encore président de la Conférence épiscopale jusque fin juin, le cardinal André Vingt-Trois a appelé à la paix dans son discours de clôture de l’assemblée plénière, le 18 avril à Paris.
Lors de son discours de clôture de l’assemblée plénière des évêques, le 18 avril, à Paris, le cardinal André Vingt Trois a très clairement souhaité prendre ses distances avec une forme de radicalisation de certains militants, notamment catholiques, opposés à la loi du mariage pour tous.
“Nous ne pouvons pas encourager une action publique qui détournerait les enjeux du débat pour en faire un moyen de déstabiliser le pouvoir politique. Le modèle de notre mission dans le monde n’est pas celui des zélotes, c’est celui du Christ, qui s’est toujours gardé de laisser occulter son appel à la vie parfaite par la recherche du pouvoir. Aucune action guidée par la haine, aucune action qui suscite la haine, ne peut se revendiquer de l’Evangile du Christ. Elle ne peut pas prétendre à se réclamer de l’Eglise. Au contraire, elle en défigure l’image parmi les hommes”.
En contrepoint, le cardinal a loué les efforts de ceux qui s’engagent pacifiquement au service du bien commun : “Nous connaissons des jeunes qui cherchent avec passion le chemin de réalisation de leur vie et qui ne choisissent pas la violence pour exprimer leurs convictions”.
Lors d’une conférence de presse, il a ensuite dénoncé les dérapages : “Nous savons que les catholiques ont fourni une part importante des troupes qui se sont mobilisées. Je ne voudrais pas laisser imaginer que les opérations de débordements politiques sont la mise en oeuvre d’une tactique ecclésiale. Ce n’est pas parce que les gens se disent catholiques qu’ils sont porteurs d’une tactique ecclésiale. (…) Il me semble que je rends service à certains jeunes pleins d’énergie en leur disant ceci ce ne n’est pas parce que des groupes crient ou sont aggressifs qu’ils (ces jeunes) sont moins catholiques qu’eux.”
Il a aussi fortement encouragé ceux qui “affrontent les difficultés de la vie en refusant de se replier sur leur seul intérêt personnel” ainsi que ceux “qui font passer leurs désirs et leurs droits après leur devoir de servir les autres”.
De même, André Vingt Trois a loué le courage politique : “Nous connaissons des acteurs politiques honnêtes et sincères qui sont animés par des convictions et qui ont le courage de les défendre, quoi qu’il leur en coûte”. Une façon, sans doute, de saluer les parlementaires qui ont assumé leur opposition au projet de loi, alors que leur famille politique y était majoritairement favorable.
Jean Mercier