La figure emblématique de « La manif pour tous » a voulu défendre son opposition au mariage pour tous au Parlement européen lors d’une conférence de presse. Avant de se faire interpeller par des députés visiblement excédés par cette affaire franco-française.
En tournée dans toute la France pour battre le rappel de ses troupes pour une manifestation à Paris le 24 mars prochain, l’humoriste Frigide Bardot (de son vrai nom Virginie Tellenne) a tenu une conférence de presse hier après-midi, au Parlement européen, sur invitation de Jean-Pierre Audy, eurodéputé UMP et président de la délégation française au Groupe du Parti populaire européen (PPE) et du parlementaire espagnol conservateur Jaime Mayor Oreja.
Un problème français
Rapide diffusion d’un film sur « La manif pour tous », tee-shirt flanqué d’un « La loi Taubira ne passera pas » par un militant, pancartes et discours sur « la loi naturelle » contraire au mariage homosexuel : l’ensemble des thèses de Frigide Barjot a été développé durant une vingtaine de minutes. « Nos convictions sont en France, et en Europe jusqu’à preuve du contraire, celles de la majorité des citoyens, a-t-elle déclaré. On a menti à la population. » Des propos qui n’ont pas été du goût des partisans du mariage pour tous.
Venus à une petite dizaine à la conférence de presse, ils étaient prêts à brandir des feuilles sur lesquelles étaient inscrit « homophobe ». Ils n’ont pas eu à le faire. Trois eurodéputés dans la salle ont interpellé les organisateurs de cette conférence. « Je suis très étonnée de cette initiative de mes collègues, qui déroge à nos pratiques. Je suis même choquée. Les Français ont élu un gouvernement. Vous ne respectez pas la démocratie », a lancé Nicole Kiil-Nielsen, eurodéputé d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), à Frigide Barjot et Jean-Pierre Audy.
« Je suis surpris que vous soyez ici aujourd’hui » , a poursuivi l’eurodéputé anglais Michael Cashman : « C’est un problème qui doit être réglé en France. Vous avez perdu le vote à l’Assemblée nationale », a-t-il rappelé.
Le temps de donner des interviews à la presse et une bise à Patrick Lintz, responsable de l’antenne strasbourgeoise de l’association David et Jonathan, qui brandissait sa pancarte « Homophobe » derrière elle et voilà Frigide Barjot partie pour une réunion au café Brandt. « Je suis gay friendly, une fille à pédé » , s’est-elle défendue face aux accusations d’homophobie. Reste que les tensions autour du mariage pour tous sont encore vives.